C’est à partir de 2007, et particulièrement en 2009 et 2011, que cette hausse des salaires s’est concrétisée notamment dans le secteur public, selon Abdelkrim Saoudi, l’auteur de cette étude.
Le salaire moyen mensuel par poste occupé est passé de 11 926 dinars en 2000 à 33 144 dinars en 2011, soit un accroissement de 178% en 11 ans. “Cette hausse est, cependant, relative car si l’on rapporte le salaire moyen mensuel au SNMG, il ne représente plus que 2,21 fois le SNMG en 2011 contre 1,99 fois en 2000”, souligne Abdelkrim Saoudi, responsable de l’Observatoire de l’information économique du Forum des chefs d’entreprise, dans une analyse, très intéressante, sur l’évolution des salaires et du pouvoir d’achat en Algérie, publiée dans la revue Perspectives de l’organisation patronale.
Selon Abdelkrim Saoudi, la période 2000-2006 est celle où les salariés ont le moins bénéficié de la redistribution de la richesse créée dans cet intervalle de temps. “La part de la masse salariale dans le PIB a diminué de 5,5 points en passant de 23,19% en 2002 à 17,62% en 2006, avec 1 500 milliards de dinars”, relève M. Saoudi. Ce n’est qu’à partir de 2007, et particulièrement en 2009 et 2011, affirme-t-il, que la situation s’est nettement améliorée.
Les relèvements des salaires, notamment ceux du secteur public, effectués en 2009, ont fait augmenter la masse salariale à 2 360,4 milliards de dinars en 2009, puis à 2 917,6 milliards de dinars en 2010 et, enfin, à 3 817,8 milliards de dinars en 2011. “à cette fin de période, la part de la masse salariale représente 26,36% du produit intérieur brut (PIB), soit un gain de 8,75 points par rapport à 2006, rattrapant ainsi la baisse de 5,5 points enregistrée en 2006, par rapport à 2002”, constate le responsable de l’Observatoire de l’information économique du FCE.
Selon M. Saoudi, en 2011, la masse salariale représente 4,3 fois celle de 2000, alors que le PIB, en 2011 représente 3,5 fois celui de 2000. Avec un montant de 1 403,6 milliards de dinars, les salariés des branches productives ont bénéficié en 2011 de 36,8% de la masse salariale globale. Par rapport à 2000, cette proportion a baissé de 17,4% (54,2% en 2000). Le reste de la masse salariale, indique M. Saoudi, “revient à la branche des activités non productives où l’administration publique prédomine largement sur les autres employeurs de la même branche en l’occurrence les banques, les établissements financiers et les affaires immobilières”. Le responsable de l’Observatoire de l’information économique relève qu’en matière d’emploi, “la branche des activités non productives a connu un essor très important ces dernières années, de ce fait, sa masse salariale représente 63,2% de la masse salariale globale en 2011 contre 45,8 en 2000, soit un gain de 17,4%”. évoquant l’évolution des salaires du secteur public par qualification, M. Saoudi note que de 2009 à 2011, les salaires moyens nets ont augmenté de 13% pour les cadres ainsi que pour les agents de maîtrise. Selon lui, les agents d’exécution ont bénéficié d’une augmentation plus forte de l’ordre de 20%. Les niveaux de salaires atteints en 2011 sont de 62 857 dinars par mois pour les cadres, de 44 491 dinars par mois pour les agents de maîtrise et de 28 637 dinars par mois pour les agents d’exécution.
Dans la même période, le salaire national minimum garanti est passé de 12 000 dinars en 2009 à 15 000 dinars en 2010 et 2011. Cette hausse de 25% a eu pour effet, indique M. Saoudi, de réduire les écarts des salaires entre les catégories des cadres et celles des agents de maîtrise. Pour rappel, le SNMG a été porté, en 2012, à 18 000 dinars. Pour le secteur privé, les plus fortes hausses des salaires, de 2009 à 2011, ont concerné les agents de maîtrise. Le niveau du salaire moyen atteint par cette catégorie de salariés est de 26 563 dinars par mois.
Les salaires moyens (toutes branches d’activité confondues) des agents d’exécution et des cadres ont augmenté dans des proportions relativement plus faibles, soit respectivement de 25% et 14% avec les niveaux de salaire moyen de 19 402 dinars par mois pour les agents et d’exécution et de 47 856 dinars par mois en 2011 pour les cadres. “L’examen des données sur l’évolution du salaire net mensuel fait ressortir à qualifications égales, des niveaux de salaire dans le secteur public supérieurs à ceux du secteur privé”, observe M. Saoudi. Le plus grand écart est observé pour les agents de maîtrise. “Ceux-ci perçoivent dans le secteur public des salaires de 67% à 86% de plus que dans le privé”, constate-t-il. Pour les agents d’exécution, l’écart est certes plus réduit, mais il reste néanmoins assez important puisqu’il est de 50% en faveur du secteur public.
Selon M. Saoudi, le plus faible écart entre les niveaux des salaires du secteur public et du secteur privé concerne les cadres, mais il est de 30% plus élevé dans le secteur public.
Synthèse M. R