Faible production nationale
Le Salon de l’équipement hospitalier et médical se tient présentement au Palais des expositions des Pins maritimes. Manifestation internationale, elle compte pas moins d’une centaine de participants.
Ouvert depuis jeudi, le salon est beaucoup plus à caractère professionnel. Il voit la présentation, comme son nom l’indique, de différents équipements utilisés dans le domaine médical et où l’on peut trouver de nouveaux appareils nouvellement testés dans des hôpitaux à travers le monde. Parmi les exposants, les Turcs marquent leur présence, suivi des Polonais et des Italiens.
Les nationaux sont également de la partie, mais leur présence est timide comparée à celle des étrangers. En plus de cela, la plupart d’entre eux sont spécialisés dans l’importation et la distribution sur le territoire national de produits fabriqués à l’étranger. Ceci se confirme lorsqu’on s’aperçoit que du matériel ou équipement facile à produire en Algérie est commercialisé, alors que le commun des mortels songerait à sa conception dans notre pays.
A vrai dire, on finirait par croire que les salons organisés à la Safex ne sont devenus que des lieux de vente, au même titre que les bazars.
Un médecin rencontré sur les lieux s’étonne : «Pour quelles raisons de simples béquilles sont importées et exposées au salon, et ce, malgré les incessants appels des pouvoirs publics à promouvoir l’économie nationale, médicale s’en faut, et réduire par conséquent les factures d’importation».
Des arguments avancés par quelques exposants sont peu convaincants, pour ne pas dire pas du tout. Une directrice commerciale d’une société spécialisée dans l’importation et la distribution d’équipements pour personnes handicapées a affirmé qu’«à chaque fois que nous (la société) présentons un dossier pour la fabrication de matériel en Algérie, d’innombrables obstacles administratifs surgissent et nos initiatives tombent à l’eau. Je pense que l’Etat doit faciliter les procédures d’investissement dans le secteur pour le grand bien des citoyens en besoin d’équipements médicaux», ajoute-t-elle.
Ces déclarations ne font pas l’unanimité, puisque des médecins, des dentistes, des gynécologues et autres spécialistes rencontrés au salon estiment que «les sociétés en question ne font qu’importer et ne pensent qu’à vendre pour enregistrer un maximum de pactole». Un dentiste a été modéré dans ses propos en nous affirmant :
«Il est vrai qu’un matériel de haute technologie ne peut être fabriqué dans notre pays, car de toutes les manières, les entreprises mères refuseraient le transfert de technologie, mais quand vous voyez un matériel qui ne nécessite pas le savoir d’Avicenne, on pourrait croire à la fin que ces sociétés veulent uniquement s’enrichir sur notre dos». Le Salon de l’équipement hospitalier et médical 2009, qui fermera ses portes aujourd’hui, est le prélude à la prochaine manifestation du même genre qui se tiendra en avril 2010.
Mehdi B.