Moins susceptible que l’alcool d’être repéré à l’odorat, passant à tort bien sûr pour ne pas être un péché, de consommation discrète et à la faveur des longues veillées en groupe durant le ramadhan, la «chira» connaît un surcroît de consommation en ce mois.
C’est connu, le mois de ramadhan n’adoucit pas les mœurs. La commercialisation comme la consommation de drogue prennent de l’ampleur à cette occasion. Des quantités importantes de kif traité provenant du Maroc ont déjà été saisies. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, la circulation comme la consommation de drogue sont revues sensiblement à la hausse durant le mois sacré. Problèmes socio-économiques «oblige», le recours à la consommation de la drogue est cité comme l’un des refuges principaux de la jeunesse algérienne.
En termes de consommation, le kif traité prend des proportions alarmantes durant le mois de carême. Moins susceptible que l’alcool d’être repéré à l’odorat, passant à tort bien sûr pour ne pas être un péché, de consommation discrète et à la faveur des longues veillées en groupe durant le ramadhan, la «chira» connaît un surcroît de consommation en ce mois.
Bien que les chiffres ne reflètent pas la réalité du trafic ainsi que la consommation, certains bilans témoignent toutefois de l’ampleur de cette dernière. Une quantité de 9,41quintaux de kif traité, en provenance du Maroc, a été saisie vendredi soir, sur le tronçon de l’autoroute Est-Ouest, à proximité de Sidi-Bel Abbès, par les gendarmes de la section de recherches du groupement territorial, selon le corps de sécurité. C’est au cours d’une patrouille sur le tronçon de l’autoroute Est-Ouest, dans la circonscription de la commune de Sidi Ali Boussidi, que les gendarmes ont découvert un véhicule de marque Mercedes, abandonné par son conducteur qui a pris la fuite à leur vue.
La fouille du véhicule a permis la découverte de 941 kg de kif emballés en plusieurs colis, a ajouté la même source, précisant que la section de recherches de Sidi Bel- Abbès a ouvert une enquête. A Naâma, par ailleurs, une quantité de drogue estimée à 22,33 quintaux de kif traité a été saisie vendredi dans la commune d’El-Biodh, par les services de la sûreté de cette wilaya.
Agissant sur information faisant état de l’acheminement à travers la wilaya de Naâma de drogue en provenance du pays voisin, les services de police ont procédé à la saisie de cette drogue au lieudit Djebel Bouguerne, sur le territoire de la commune d’El-Biodh , a-t-on précisé. La fouille du véhicule en question a permis de découvrir la quantité de drogue conditionnée dans des sacs soigneusement dissimulés, a-t-on ajouté.
Le Maroc pointé du doigt
Depuis quelques mois, le problème de la drogue en provenance du Maroc se pose avec acuité dans la région ouest du pays, au vu des quantités de plus en plus importantes saisies par les services concernés. Le Maroc a été une nouvelle fois pointé du doigt par l’ONU qui, dans son rapport mondial 2013 sur les drogues, rendu public le 26 juin, le désigne comme le principal producteur et fournisseur mondial de haschisch dont la production est destinée principalement aux marchés européen et africain. Une place qu’il occupe depuis une douzaine d’années.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a récemment tiré la sonnette d’alarme devant la recrudescence du trafic de drogue. C’est un problème qui «préoccupe actuellement l’Algérie», avait-il indiqué car elle «est presque visée». «Des quantités importantes de drogue sont régulièrement saisies par les forces de sécurité algériennes», a-t-il déploré. Le fait que le Maroc soit un fournisseur mondial ne déculpabilise les autorités algériennes. Les défaillances de contrôle ne concernent pas les frontières mais aussi les lieux de vente. Pour cause, la zetla se vend partout, même dans les places publiques sans grande difficulté…
Par Yasmine Ayadi