«Ziaya pourrait être convoqué pour la CAN»
Au lendemain du tirage au sort de la Coupe du monde 2010, le sélectionneur de l’Algérie, Rabah Saâdane, n’a pas changé d’orientation ni de discours : «Notre groupe est difficile et nous ferons notre possible durant les matches.» Il a répété cela aux représentants des médias anglais, américains et slovènes qui l’ont sollicité durant la soirée de vendredi. L’homme ne change pas : il refuse de s’enflammer et de donner de faux espoirs, préférant tenir un discours réaliste et serein, mais teinté d’espoir.
«L’Angleterre n’est ni meilleure ni pire qu’une autre»
Saâdane se dit conscient de la difficulté de la tâche, compte tenu de la qualité de l’adversaire. «Cela aurait été utopique de croire à un tirage idéal. Les sélections têtes de série sont toutes de renommée mondiale et il n’y avait pas de choix moins mauvais qu’un autre. Donc, l’Angleterre n’est ni meilleure ni pire qu’une autre tête de série. C’est vrai qu’avant la Coupe du monde de 1986, j’avais espéré avoir le Brésil dans notre poule et ça s’est produit, et avant le dernier tour des éliminatoires de la présente édition, j’avais espéré tomber avec l’Egypte et c’est arrivé, mais en toute franchise, pour les groupes, je n’avais vraiment aucune préférence», a-t-il insisté.
«Qui sait ? Peut-être que je ne serai plus en poste au Mondial»
Il se refuse de se projeter déjà dans le Mondial-2010. «Certes, nous nous y préparons dès à présent, mais c’est encore loin et plusieurs choses peuvent se passer d’ici là. Il y a la CAN qui arrive. Il y a le paramètre des blessures. Il y a aussi le programme de préparation à mener. Qui sait ? Peut-être même que je ne serai plus en poste. On ne sait jamais. Tout va vite, dans le football», a-t-il expliqué, tout en affirmant qu’il a «élaboré un programme de travail, mais vous savez que le plus difficile n’est pas de mettre au point un programme, mais de l’exécuter.»
«Le fait d’être au Mondial est déjà une performance»
Le coach national refuse de tirer des plans sur la comète et préfère garder les pieds sur terre. «Le fait d’être au Mondial est déjà une performance. Il ne faut pas brûler les étapes et demander déjà plus. Nous allons essayer de faire de notre mieux», estime-t-il, tout en répétant encore une fois que «les adversaires de l’Algérie ne seront pas faciles. S’ils sont à ce niveau, c’est qu’ils ont de la qualité. L’Angleterre renferme des joueurs évoluant dans les meilleurs clubs du monde, les Etats-Unis ont brillé lors de la Coupe des Confédérations et la Slovénie a quand même éliminé la Russie. Donc, il faut être réaliste.»
«Non, je ne suis pas défaitiste»
Cette attitude de Saâdane, à la limite du défaitisme, ne serait-elle pas une tactique destinée à endormir l’adversaire tout en raisonnant les supporters algériens ? «Déjà, ce pas du défaitisme. Je suis réaliste, tout simplement. Oubliez-vous où était la sélection nationale il y a quelques mois seulement ? Elle était dans les profondeurs du classement FIFA et elle revient dans le haut du tableau. Donc, il ne faut pas se croire déjà arrivés», explique-t-il, tout en ne manquant pas d’ajouter : «Nous tacherons quand même de nous montrer conquérants et ambitieux et de gérer les matches les uns après les autres. Je ne connais aucun joueur ni aucun entraîneur qui n’entrent pas sur un terrain pour essayer de gagner le match. Je dis simplement qu’il ne faut pas demander la lune.»
«C’est difficile et risqué de remanier le groupe»
Le sélectionneur national n’a pas voulu s’étaler sur la question de l’effectif et des renforts qui arriveront. «L’objectif immédiat est la Coupe d’Afrique des nations. Compte tenu des délais courts, c’est difficile et risqué de remanier le groupe. Donc, je ne pense pas qu’il y aura des chamboulement d’effectif pour cette compétition», a-t-il assuré. Une manière sans doute d’affirmer que le groupe qui a joué les derniers matches sera conservé, à un ou deux éléments près. «Cela dit, tout peut arriver car il y a toujours une part d’imprévu. Ce qui est certain, c’est que j’ai dans ma tête une liste de six ou sept réservistes auxquels je pourrais faire appel le cas échéant.» Le buteur de l’ES Sétif, Abdelmalik Ziaya, en fait-il partie ? «Oui, il fait partie des réservistes», s’est-il contenté d’affirmer, sans plus.
Saâdane contre Ban Ki Moon
Ceux qui ont suivi les déclarations du sélectionneur national aux radios et aux télés nationales et étrangères, juste après le tirage au sort, ont dû se rendre compte d’un petit lapsus de M. Saâdane qui, en parlant des Etats-Unis, répéait sans cesse «Nations- Unies».
«L’Angleterre est au-dessus du lot, mais il ne faut pas enterrer les Nations-Unies et la Slovénie», a-t-il dit à plusieurs reprises sans doute sous l’effet de l’émotion de figurer parmi les meilleures équipes du monde. A moins que la prudence de Saâdane l’ait poussé à commettre ce lapsus plusieurs fois en un temps très court, les Nations-Unies étant une forteresse difficile à prendre. Même face aux Nations-Unies, on fait confiance à Saâdane, car on sait qu’il saura trouver la bonne formule pour bousculer Ban Ki Moon, son virtuel collègue.
F. A-S.