La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a accusé, hier, en conférence de presse, l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2014, de manœuvrer à faire pourrir la situation à Ghardaïa, en tentant de manipuler et d’exploiter le mouvement de protestation des jeunes. Elle a également porté une similaire accusation à un parti politique, qu’elle n’a cependant pas cité mais aisément identifiable par le qualificatif qu’elle lui a attribué : le FFS.
L’ancien chef du gouvernement est accusé ouvertement d’implication dans l’agitation qu’a vécue Ghardaïa ces derniers jours. «On sait qu’il a tenté de prendre attache avec les jeunes», a affirmé Louisa Hanoune qui ne semble pas porter dans son cœur Ahmed Benbitour. D’ailleurs, outre l’avoir accusé d’attiser le feu de la protesta juvénile dans la wilaya de Ghardaïa, elle lui a reproché aussi, commentant une interview récente de ce dernier, d’appeler à l’ingérence étrangère. Louisa Hanoune tacle Benbitour assez rudement en lui reprochant d’avoir conduit en tant que chef du gouvernement la pire politique économique. «La politique économique du président Bouteflika lors de la première moitié de son premier mandat, que le gouvernement Benbitour était chargé d’appliquer, était désastreuse.» Dans le collimateur de la secrétaire générale du Parti des travailleurs il y avait cependant d’autres cibles : des partis politiques qui attiseraient le feu de la révolte en sourdine. D’entre ces derniers, le FFS qu’elle ne cite pas mais qu’elle identifie assez clairement. «Ce parti se distingue par la duplicité : dans le discours, il se dit pour l’unité nationale et, sur le terrain, il attise la révolte des jeunes.» Louisa Hanoune a pointé également un doigt accusateur à ceux qui, camouflés derrière la Ligue des droits de l’Homme, incitent à la protestation et travaillent à détourner le mouvement des jeunes du Sud de sa vocation et de ses revendications légitimes. Louisa Hanoune voit également la main de l’étranger, notamment des États-Unis à travers ses ONG que sont le NED, Freedom House et CANVAS (Center for Applied non Violent Action and Strategies). Selon elle, ces ONG travaillent pour le compte de la CIA. «Lors de la manifestation de Ouargla, deux personnes appartenant à CANVAS, deux Algériens, étaient venues d’Égypte, passant par la Tunisie, pour y prendre part», a-t-elle affirmé, ajoutant que «ces ONG américaines essayent d’infiltrer le mouvement de protestation pour le détourner de sa vocation». Cela étant, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a appelé à la constitution d’un front intérieur pour déjouer toutes ces manœuvres. «Nous sommes entrés de plain-pied dans la haute zone de turbulence», a-t-elle dit. Elle a estimé par ailleurs que le problème du chômage, posé avec acuité dans le Sud ces temps derniers, est un problème national. Pour elle, le remède doit être national qui passe par à la fois la réouverture des entreprises fermées et la révision du dispositif de fonctionnement de l’ANEM. Evoquant le dossier de la corruption, Louisa Hanoune a appelé à «hâter le processus judiciaire». «Temmar et Khelil doivent être jugés et emprisonnés, a-t-elle asséné.
S. A. I.