Pour le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Ali Laskri, l’ancien chef du gouvernement réformateur sous Chadli, Mouloud Hamrouche «incarne l’alternative démocratique souhaitée».
La candidature de Hamrouche pour les présidentielles de 2014 occupe depuis des semaines déjà, les chaumières et salons d’Alger où l’on parle d’implication directe du FFS dans l’installation de comités de soutien en Kabylie et à l’Est du pays. Se prêtant au jeu des questions- réponses, hier, en marge des ateliers de formation organisés au siège du FFS à Alger pour célébrer la journée du militant, dédiée à la mémoire d’Ali Mecili, assassiné en 1987, Laskri et s’il a tout nié : «ce sont des racontars !», n’a pas manqué de louer les «vertus démocratiques » de l’ancien chef du gouvernement. «C’est un homme intègre qui, chef du gouvernement avant la chute du mur de Berlin, avait engagé des réformes politiques qui avaient permis aux Algériens de connaître le chemin du pluralisme politique et de l’expression libre. Malheureusement, la tournure des évènements en a décidé autrement. Or, nous assistons actuellement à un retour sur ces acquis, à travers de nouvelles lois verrouillant les champs politiques et médiatiques.», a-t-il soutenu. Ali Laskri a néanmoins estimé qu’«il était tôt de parler de la candidature de Mouloud Hamrouche du moment, a-t-il expliqué, que lui-même ne s’est pas encore prononcé». Et s’il se portait candidat, le FFS le soutiendrait-il ? «Nous sommes pour une alternative démocratique. Ce seront les instances habilitées du parti, le conseil national en l’occurrence, qui se prononceront sur cette question», a-t-il répliqué. «Hamrouche incarne-t-il à vos yeux cette alternative démocratique ?», insiste-t-on. «Oui ! Pourquoi pas ?», a-t-il lâché.
Le 5e congrès sur fond de contestation
Le FFS prépare son 5e congrès prévu les 23, 24 et 25 mai prochain à Alger. Une échéance pour laquelle les troupes d’Ali Laskri sont à pied d’œuvre. «Nous avons installé la commission nationale de préparation du congrès. Elle se réunit régulièrement. Cette même activité d’aujourd’hui (hier, Ndlr) s’inscrit en ligne de mire du congrès justement. Et les recommandations qui seront dégagées des ateliers prévus devront être prises en compte dans les résolutions à soumettre au débat lors du congrès.», a-t-il indiqué. C’était une journée de formation destinée aux jeunes du parti ayant vu l’organisation de quatre ateliers sur l’alternative démocratique, les droits de l’homme, la communication, la question identitaire et la charte du militant. Des membres organiques des structures du parti, sous couvert de l’anonymat, ont néanmoins dénoncé une volonté «de couper la route aux militants authentiques considérés comme éléments ingérables par la direction du parti». Et ce, afin d’«arrêter une liste de congressistes sur mesure, même d’applaudir sans problèmes, les décisions soumises au débat.». «Les préparatifs de ce congrès se déroulent dans de bonnes conditions», a noté Ali Laskri. Sur un autre plan, le premier secrétaire du FFS a usé de violence verbale pour faire une mise au point au journal Echchourouk ayant accusé le parti d’avoir instigué les troubles qui se produisent au Sud du pays sur fond de tension sociale : «Si ce genre de surenchères permet de vendre, ce n’est certainement pas comme ça qu’on gagne en crédibilité. Le FFS a toujours été aux côtés du peuple algérien et nos députés, s’ils ont réclamé la libération des détenus de Ouargla dans la foulée de ces troubles, ne les ont pas provoqués». Et de répondre à Louisa Hanoune qui, faut-il le rappeler, a surfé sur les propos d’ Ech-chourouk: «Elle est comptable de ses propos devant l’opinion publique». Il convient enfin de souligner la position du FFS vis-à-vis de l’initiative qui se construit autour d’Ahmed Benbitour pour contrecarrer un quatrième mandat pour Bouteflika. «Nous, au FFS, nous ne nous inscrivons pas dans une logique de clans. Nous sommes pour une alternative démocratique qui ne signifie pas de couper la route à X ou à Y.», a-t-il conclu.
L. H.