C’était pourtant un dossier déjà ouvert en 2010 : Benbouzid avait promis d’équiper les classes de casiers pour alléger le poids du cartable. Un poids qui peut aller jusqu’à 11 kgs pour de frêles épaules. Trois années pleines sont passées. Rien n’a été fait. Rien n’est fait si ce n’est que de belles promesses sont lancées à la veille de la rentrée scolaire et le nombre des écoliers qui souffriront de la scoliose augmentera inexorablement…
Le port de cartables lourds par des enfants en pleine croissance provoque une déformation de la colonne vertébrale et des scolioses, a indiqué hier, un pédiatre de l’Etablissement public hospitalier Hacen-Badi d’El-Harrach.
«Le poids des cartables, dépassant les trois kilogrammes, favorise l’apparition de déformations au niveau du rachis et peut être handicapant pour l’enfant», a averti le Pr Mostapha Djoudi. Des études scientifiques ont démontré qu’il existait un lien avéré entre le port de cartables chargés sur de longues périodes et distances, et l’altération de la forme de la colonne vertébrale. Le Pr Djoudi a souligné dans une déclaration à l’APS, que les poids des cartables qui dépassent parfois les 11 kg sont contradictoires avec la constitution physique des enfants et perturbent leur bonne croissance.
Les enfants grands de taille et maigres sont les plus susceptibles de présenter une scoliose qui peut s’aggraver à la longue et nécessiter une opération chirurgicale, a ajouté le spécialiste. Selon lui, les scolioses peuvent être réversibles dans certains cas lorsque les orthopédistes et rééducateurs interviennent précocement chez l’enfant.
A ce sujet, le Pr Djoudi a relevé le manque d’infrastructures et de services spécialisés dans la prise en charge des cas de scolioses sur le territoire national, pour le suivi de l’ensemble des enfants atteints de cette maladie.
Il a rappelé, à ce propos, qu’un ensemble de propositions ont été adressées au ministère de l’Education nationale pour tenter de réduire les poids des cartables.
Pour ce spécialiste, les livres pédagogiques et autres manuels scolaires peuvent être remplacés par des tablettes informatiques dotées d’une connexion Internet ou par des ordinateurs portables.
« Ce type d’outils seraient plus didactiques pour l’enfant de par leurs aspects interactifs et ludiques », a estimé le Pr Djoudi, précisant que les tablettes seraient également moins coûteuses du point de vue économique comparativement aux livres et autres ouvrages scolaires.
S’agissant du contenu du cartable, les écoliers y mettront uniquement les outils nécessaires pour l’écriture et le dessin, pour ne pas perdre la notion d’écriture, nécessaire au développement intellectuel de l’enfant. Le spécialiste a recommandé de mettre uniquement l’essentiel des affaires de travail dans les cartables et de ne pas dépasser les 4 kg.
A. B.