Plusieurs représentants de parti ont participé à un “f’tour politique” organisé par le MSP ,Quand les islamistes et les démocrates se mettent autour d’une même table

Plusieurs représentants de parti ont participé à un “f’tour politique” organisé par le MSP ,Quand les islamistes et les démocrates se mettent autour d’une même table

Rencontre inédite que celle tenue, avant-hier, autour d’un f’tour, à l’invitation du Mouvement de la société pour la paix (MSP), entre de nombreux acteurs politiques nationaux, issus de partis de différentes obédiences.

Inédite, c’est parce qu’elle a réuni publiquement, pour la première fois, y compris des partis aux idéologies diamétralement opposées, à l’instar notamment du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s’est associé à cette rencontre organisée par le MSP avec la participation d’une grande partie des partis islamistes.

Étaient également présents, entre autres, le candidat indépendant à la présidentielle de 2014, Ahmed Benbitour, et des chefs de partis politiques dont Fateh Rebaï d’Ennahda, Tahar Benbaïbeche, président du PFJ, ou encore Abdelkader Merbah, président du RPR. Cette rencontre, politiquement cosmopolite, répond-elle aux exigences de l’heure dont le contexte régional est marqué notamment par les graves crises que vivent la Tunisie, l’Égypte, la Libye et la Syrie ? Tout porte à le croire, selon les propos tenus à cette occasion par les différents participants, à commencer par l’invité d’honneur de cette rencontre qui n’est autre que Cheikh Aït-Aldjet dont le discours inaugural était axé sur la nécessité de “se transcender et dépasser les clivages à même de préserver la stabilité du pays, en cette période cruciale”. Pour mieux convaincre, le cheikh a remis au goût du jour le consensus trouvé entre les Algériens à la veille de la glorieuse Révolution. “Aujourd’hui, il est nécessaire de se réunir autour d’une même table pour débattre des problèmes dans le seul intérêt du pays, comme l’avaient si bien fait nos aînés lorsqu’il s’agissait de libérer le pays. Trouver un compromis entre les différents acteurs est même vital aujourd’hui à même d’éviter au pays une crise profonde, à l’instar de celles que vivent malheureusement plusieurs pays frères.”

Le message du Cheikh n’est, semble-t-il, pas tombé dans l’oreille d’un sourd tant que le même principe a été corroboré par la majorité des participants, à leur tête le leader du parti islamiste, Abderrezak Makri, qui a appelé, à son tour, à “dépasser (nos) différends dans le seul intérêt de préserver la stabilité et le développement du pays”. Se réjouissant de l’adhésion de tout ce panel d’ulémas et de chefs de partis politiques à l’initiative du MSP qu’il appelle “charte de réformes politiques”.

M. Makri souhaite que la prochaine élection présidentielle ne soit pas mise sous le contrôle exclusif de l’administration, comme cela a été toujours le cas lors des précédentes échéances. Le chef du MSP revendique désormais la participation des partis politiques à la préparation et l’organisation de l’échéance de 2014.

Une revendication que partage parfaitement le RCD, dont le représentant à la rencontre d’avant-hier, en l’occurrence Mohamed Khendek, secrétaire national chargé de la coordination, a tenu à lever toute équivoque sur la participation de sa formation à l’initiative du MSP. “C’est une rencontre politique qui nous permet de mieux envisager la préparation de la prochaine élection présidentielle. Au RCD, nous n’avons aucun complexe de nous rencontrer avec des partis qui prônent l’alternance au pouvoir et le respect du choix du peuple, même si idéologiquement, nous sommes complètement différents”, a répondu à une question de Liberté, M. Khendek, se demandant au passage “pourquoi le régime s’est toujours acoquiné avec les islamistes et qu’il a souvent eu son choix de gouvernance sur la base du fondamentalisme ?” Pour M. Khendek, la stratégie du système en place est claire : si ce dernier est encore en place, c’est parce que, dit-il, “il a toujours entretenu la divergence existant entre les partis pour assurer sa pérennité au pouvoir”.

F A