Nord-Mali : L’Algérie, Ansar Eddine,Clinton et le Qatar

Nord-Mali : L’Algérie, Ansar Eddine,Clinton et le Qatar

Le chef de l’un des  groupes islamistes qui occupent le Nord du Mali Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, accompagné d’une délégation se trouverait depuis quelques jours à Alger pour un “deuxième round” de négociations.

C’est ce que rapportent des source maliennes qui s’appuient sur des informations faisant état de l’absence du chef d’Ansar Eddine dans la ville de Kidal, son fief où il n’a pas fait d’apparition publique depuis septembre dernier.

L’hypothèse de la présence d’Iyad Ag Ghali à Alger depuis quelques jours signifierait, selon toujours les mêmes sources, la reprise des négociations après que son groupe terroriste avait été l’hôte d’Alger l’été dernier dans le premier processus du dialogue pour trouver “une solution politique négociée” impliquant”toutes les parties” dans la crise malienne.

Le groupe Ansar Eddine serait le favori dans ce dialogue d’Alger du fait qu’il est composé de transfuges touaregs ayant quitté avec armes et bagages le MNLA ( Mouvement national de libération de l’Azawad).

La médiation des responsables algériens, dont l’ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia de par le poste d’ambassadeur qu’il avait occupé à Bamako auparavant, avait permis la signature du Traité d’Alger au Nord du Mali d’où ces bons rapports avec les Touaregs du MNLA.

Si l’hypothèse de la présence de Ag Ghali à Alger depuis quelques jours venait à se confirmer, cela expliquerait la démarche dialoguiste prônée par Alger. Il n’est pas exclu que l’escale d’Alger  de Mme Clinton, avant sa tournée aux Balkans,  prévue ce mardi soit lié à cette  présence des chefs d’Ansar Eddine dans la capitale algérienne.

Le  départ des hommes d’Ansar Eddine de la ville de Kidal est interprété aussi comme le geste de bonne volonté de ces islamistes à se démarquer des autres groupes armés affiliés à  Al Qaïda au Maghreb islamique(AQMI).

La présence des responsables  d’Ansar Eddine à Alger, au moment où  l’intervention militaire au Nord-Mali se précise, permettrait, selon toujours les mêmes sources, aux autorités algériennes d’avoir un allié de “poids” pour retarder cette intervention militaire, et ce avec l’appui des Etats-Unis dont la secrétaire d’Etat  Hillary Clinton s’entretiendra avec le président Abdelaziz Bouteflika ce mardi.

Le Qatar aurait été sollicité également par Alger pour défendre son option de dialogue en accueillant ces derniers jours des émissaires dépêchés par Doha.

Même le président Dioncounda Traoré s’est rendu lundi dernier à Doha accompagné d’une importante délégation. Alors que le souverain qatari Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, a promis que son pays s’impliquerait pour contribuer à une sortie de la crise par le dialogue.