La SGP productions animales, Proda, met en vente au profit des citoyens près de 15 000 têtes d’ovins à l’occasion de l’Aïd El-Adha. La gamme des prix fixée par cette société se situe entre 30 000 et 50 000 DA suivant le gabarit de la bête. Des conventions sont à ce propos signées avec la commission des œuvres sociales des entreprises pour lesquelles des facilités de paiement sont même accordées.
Avec la possibilité de garder le mouton jusqu’à la veille de la fête. C’est là la contribution de la SGP, pour garantir et améliorer l’offre en ovins. Cette offre demeure toutefois extensible au cas où une demande plus importante est enregistrée au sein de cette SGP.
Ce geste de Proda se veut en fait un moyen d’atténuer un tant soit peu la spéculation qui ronge ce créneau depuis des décennies et d’apporter une certaine régulation sur un marché désarçonné par une sempiternelle flambée des cours du mouton. Face à cette demande qui ne cesse de croître d’année en année, soit une consommation évaluée à 400 000 t/an, la production a évolué sans réduire toutefois le déficit et faire baisser les prix. Le constat unanime est établi par tous les observateurs : la filière viandes rouges a besoin d’une meilleure organisation et doit consolider le processus de son industrialisation entamé il y a à peine quelques mois.
Cela passe impérativement par un programme d’investissement en amont, à savoir l’élevage, et en aval qui touche les moyens de congélation, l’abattage et la structuration des réseaux de distribution.
“Il faut que nous évoluions vers une professionnalisation de l’activité à même de rapprocher le consommateur du producteur et qui nous mettra à l’abri des perturbations et des pics des prix à la hausse ou à la baisse aux conséquences négatives sur le marché”, avoue Kamel Chadi, président du directoire de la SGP Proda sur les ondes de la radio Chaîne III. Les capacités globales de stockage en froid dont dispose le pays sont estimées à 3 millions de m3, dont 85% sont des entrepôts frigorifiques positifs, loin des normes de la FAO qui les situe entre 8 et 10 millions de m3. De ce total, 300 000 m3 relèvent du secteur public. Proda, qui compte porter ses capacités de 300 000 m3 à 1 million de m3 a dégagé une enveloppe de 39 milliards de DA.
Poulet : la hausse des prix est due à l’insuffisance de l’offre
Un autre montant de l’ordre de 7,5 milliards de DA est également débloqué pour la réalisation des trois grands complexes d’abattage prévus à Hassi Bahbah (Djelfa) et Aïn M’lila (Oum El-Bouaghi) qui seront ouverts dès avril 2014. Les travaux du troisième, projeté à Bougtob (El-Bayadh) ont été lancés en juin dernier. à cela, il y a lieu d’ajouter la réhabilitation du complexe de Annaba. à proximité de ces structures, trois centrales de vente seront édifiées à Mostaganem, à Skikda et à Alger.
Par ailleurs, la hausse vertigineuse des prix du poulet, qui a atteint 420 DA le kilogramme, est essentiellement due, explique M. Chadi, à une insuffisance de l’offre. Bon nombre d’éleveurs se sont retirés des mises en place dans les lieux d’élevage par crainte des grandes chaleurs de l’été, saison pendant laquelle ils enregistrent des pertes sèches de leur cheptel. La période de fraîcheur qui commence à s’installer est de bon augure, marquée par la vente des poussins à des prix abordables, situés entre 50 et 60 DA. Cette vente est, selon M. Chadi, un élément régulateur qui annonce ainsi de fortes mises en place à même de garantir in fine, grâce à l’engouement des éleveurs, une production, donc une offre, plus importante. “Mais ce n’est pas suffisant”, estime ce responsable qui propose d’amener la structure des petits éleveurs, qui représentent 85% de la corporation, à devenir de véritables professionnels de l’aviculture gérant des bâtiments de plus de 10 000 sujets. “Il faut les aider à se doter d’humidificateurs, de ventilateurs pour qu’ils puissent mettre du cheptel en été en toute quiétude”, suggère-t-il. Les abattoirs privés doivent également s’inscrire dans le dispositif de régulation Syrpalac, afin qu’ils aident les éleveurs en achetant leur production sur la base d’une convention et les sécuriser dans le but de stabiliser les prix. Un tel objectif est attendu, souligne l’invité de la radio, pour la mi-octobre prochain.
Une chose est certaine, ajoute M. Chadi, la production avicole a évolué sensiblement ces dernières années. Elle avoisine 500 000 t/an, soit 16 kg/habitant. Le déficit de l’offre par rapport à la demande sur une période donnée est évalué à 20% qui, promet-il, sera résorbé prochainement.
B. K