Mosquée d’Alger: un Conseil interministériel mercredi pour désigner l’instance en charge de la gestion

Mosquée d’Alger: un Conseil interministériel mercredi pour désigner l’instance en charge de la gestion

Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a annoncé, dimanche à Alger, la tenue, mercredi prochain, d’un Conseil interministériel pour désigner l’instance multisectorielle qui sera chargée de la gestion de la Mosquée d’Alger.

Invité du Forum du quotidien El Moudjahid, M. Aissa a indiqué que ce Conseil interministériel « se tiendra sous la présidence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour l’examen de la composante et la nature de

l’instance qui sera en charge de la gestion de la Mosquée d’Alger », ajoutant que le choix se pose, actuellement, entre un établissement public à caractère administratif (EPA), une Entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC), ou encore une Entreprise privée.

Ces différentes propositions s’expliquent par le fait que « la Mosquée d’Alger soit une infrastructure religieuse, culturelle et muséale comprenant des espaces gérés par des micro entreprises, d’où notre proposition d’être placée sous la houlette de la Présidence, du Premier ministère ou du département des Affaires religieuses », a-t-il expliqué ajoutant que le conseil d’administration « sera formé de tous les secteurs concernés ».

D’autre part, le ministre a précisé que la Mosquée d’Alger aura un staff de quatre (04) Imams au moins, représentant l’ensemble des tendances du pays, et qui se relieront au Minbar (tribune) », soulignant que « le Adhan reflètera l’identité nationale ».

A ce propos, M. Aissa a fait état de l’invitation du célèbre Muezzin de la Mosquée Al-Haram (La Mecque), Ali Ahmed Mulla, pour le premier Adhan en tant que symbolique du caractère universel de la Mosquée d’Alger.

Concernant les biens Wakfs, le ministre a déclaré avoir pris, récemment, une décision permettant d’investir dans les biens Wakfs aménagés, en vue de capter les gros investisseurs qui « refusent de traiter avec les banques », évoquant le lancement de « six  grands investissements au niveau de la capitale portant sur la création d’une banque islamique, d’un hôpital, deux hôtels, un Centre d’affaires et deux immeubles », en sus de « 15 autres investissements, bientôt lancés dans d’autres régions ».

Affirmant que le parc national de biens wakfs « a doublé après la décision des autorités françaises de laisser les cimetières chrétiens », M. Aissa prévoit encore une hausse du nombre de biens restitués une fois arrêtés certains biens wakfs dans la capitale à partir « de documents turcs reçus récemment par le Centre national des archives », en sus d’autres biens « en cours de récupération par voie de justice, et qui seront bientôt annoncés », a-t-il observé.

Par ailleurs, le ministre a annoncé « le lancement d’un processus national d’accompagnement des victimes de la pensée de propagande terroriste et d’explication que le fondement religieux auquel ils se sont appuyés était faussé en se référant à une terminologie sortie de son contexte ».

« Des imams et des docteurs universitaires algériens ont rencontré des éléments de groupes terroristes armés dans les prisons algériennes et ont eu avec eux des discussions dans ce sens », a-t-il dit apportant un démenti à « une quelconque rencontre de ce genre avec des membres de l’Organisation terroriste autoproclamée « Etat Islamique » (EI/ Daech) ».

Estimant que le projet de l’Observatoire national de lutte contre l’extrémisme sectaire n’a pas connu d’avancement en raison de « la tergiversation de certains secteurs », le ministre des Affaires religieuses a fait état d’une modification du caractère de cet organe public en « Fondation » de lutte contre l’extrémisme religieux et les dérives sectaires. Cette dernière, a-t-il dit, sera créée avant la fin du plan quinquennal actuel, après une Conférence internationale qu’abritera la ville d’Oran regroupant tous les courants et toutes les doctrines.

D’autre part, le ministre a évoqué la réunion qu’il avait présidée samedi à Dar El Imam avec le secrétaires des 48 Conseils scientifiques, il a précisé qu’elle avait pour objectif de définir les principes généraux de la loi d’orientation du secteur, en réponse à des questions soulevées par le ministère et qui préoccupent la société concernant la doctrine, l’exclusion et le takfirisme, précisant que les réponses de ces conseils seront encadrées dans « des textes généraux protégeant la pratique religieuse des Algériens sans exclusive ».

En réponse à une question sur les Caisses de la Zakat dans les mosquées, le ministre a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise encore quant à leur retrait (des mosquées) suite aux agressions ayant ciblées des Imams, ajoutant avoir présenté une proposition qui est en cours d’examen par la commission ministérielle du Fond de la Zakat et commissions de wilayas et « la décision appropriée sera prise après écoute de tous les avis »,a-t-il ajouté.

En réaction aux déclarations de la ministre de l’Education nationale sur l’interdiction de la prière à l’intérieur des établissements éducatifs, M. Aïssa a fustigé « les réseaux sociaux qui interprètent les propos », soutenant que « les constantes nationales sont indiscutables » et « les instances de l’Etat solides et veillent à la pratique religieuse saine ».

En conclusion, le ministre des Affaires religieuses a annoncé l’adhésion de son secteur à une campagne de sensibilisation sur le don d’organes, qui sera lancée « prochainement » par le ministère de la Santé, faisant état du recours à l’aide de médecins spécialistes pour accompagner les Imams dans leurs prêches de vendredi.