M. Hollande souhaite rétablir avec l’Algérie une relation de confiance tournée vers l’avenir
« Le président souhaite rétablir une relation politique de confiance à la hauteur des ambitions de nos deux peuples et tournée vers l’avenir », a-t-elle déclaré au coursd’une conférence de presse tenue au deuxième jour de sa visite en Algérie. « Nous souhaitons relancer la relation bilatérale privilégiée à laquelle nos deux pays aspirent », a-t-elle ajouté.
Evoquant la visite de M. Hollande, elle a indiqué que le président français « devrait venir au début ou à la mi-décembre », soulignant que « les discussions entre les deux parties sont en cours pour trouver une bonne date » à cette visite, prévue avant la fin 2012. « Je sais qu’il (le président Hollande) est attendu et qu’il viendra », a-t-elle encore affirmé.
Les déplacements de ministres français en Algérie se multiplient dans cette perspective. Après la visite du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, le 16 juillet, et celle de la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui, début septembre, leur homologue de l’Intérieur Manuel Valls est attendu début octobre.
Une visite du ministre de l’Education Vincent Peillon est également prévue. « Je m’inscris dans cet effort diplomatique en promouvant son volet économique », a-t-elle, d’ailleurs, souligné.
Selon Mme Bricq, l’Algérie a la particularité d’être à la fois « un marché et un lieu essentiel d’investissement ». « C’est une puissance émergente intermédiaire », a-t-elle soutenue.
Réaffirmant la disponibilité de son pays à contribuer à la réalisation de l’objectif que se sont fixées les autorités algériennes de diversifier l’économie nationale, la ministre française a indiqué que « nos deux pays font de l’emploi, une priorité. Il y a de la place dans nos deux économies pour la complémentarité. Ce que j’appelle la co-localisation ».
Mme Bricq a évoqué, par ailleurs, la politique économique française de voisinage, relevant que les investissementset les accompagnements d’entreprises « sont prioritaires » pour la France parce que, a-t-elle dit, « nous développons avec ces pays beaucoup de commerce courant, des grands contrats et des facultés d’échange de part et d’autre de la Méditerranée ».
« C’est une ambition que nous voulons porter au travers ce que le président François Hollande appelle la Méditerranée de projets, c’est à dire ne pas se contenter de définir des structures par le haut parce qu’elles sont vouées à l’échec, mais de nourrir ces coopérations à travers des projets concrets », a-t-elle expliqué.
« L’objectif est de nouer avec les autorités algériennes un partenariat qui soit durable et surtout bâti sur des projets », a-t-elle encore avancé. Elle a exprimé sa détermination à œuvrer pour que la destination Algérie devienne une évidence pour les entreprises françaises de tous secteurs, invitant les entreprises algériennes à traverser la Méditerranée car, a-t-elle estimé, « le commerce est un flux dans les deux sens ».
Elle a, ainsi, plaidé pour la multiplication des occasions de rencontres entre les chefs d’entreprises des deux pays, appelant à un dialogue « permanent et pérenne ». La ministre française du commerce a proposé, à cet effet, l’organisation d’un grand forum des entreprises des deux pays.
Interrogée sur les contraintes à l’investissement en Algérie, soulevées par les entreprises françaises, Mme Bricq a affirmé que « les obstacles existent, mais ils ne sont pas infranchissables ».
Pour ce qui est des discussions en cours entre le gouvernement algérien et le constructeur automobile français Renault sur l’implantation d’une usine en Algérie, elle a affirmé que « la France est attachée à ce projet au même titre que l’Algérie, mais c’est le groupe qui mène les négociations et non pas l’Etat français ». Elle a révélé, à ce titre, que « les négociations se poursuivent toujours » et que « des négociations ont eu lieu le week-end dernier ».
En visite de deux jours en Algérie, Mme Bricq, qui est accompagnée de patrons de PME françaises spécialisées dans les technologies de pointe, s’est entretenue avec le ministre de l’Industrie, de la petite et moyenne entreprise et de la promotion de l’investissement, Chérif Rahmani, et le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. La France est le premier fournisseur de l’Algérie et son quatrième partenaire commercial.