Loi sur les partis,Collision entre Ould Kablia et Ziari

Loi sur les partis,Collision entre Ould Kablia et Ziari

Les deux institutions se renvoient la balle sur la programmation tardive du projet de loi sur les partis

Le bureau de l’APN a fait avant-hier une mise au point indirecte au ministre de l’Intérieur, rejetant toute responsabilité dans la programmation tardive du projet en question.

Polémique entre l’Exécutif et le Parlement! Les deux institutions se renvoient la balle sur la programmation tardive du projet de loi sur les partis. Ce projet est classé en dernier dans l’agenda de l’APN. A qui la faute? L’institution parlementaire s’en lave les mains. «Nous ne sommes pas responsable de ce retard», affirme une source parlementaire. La programmation des projets de loi, explique notre source, a été faite sur la base des dossiers transmis par le gouvernement. «Le projet de loi sur les partis a été transmis à l’APN le 29 septembre dernier. C’était un jeudi», a indiqué notre interlocuteur en précisant qu’il est tombé juste avec le week-end. «On ne pouvait pas faire mieux», affirme notre interlocuteur en renvoyant en bloc les déclarations du ministre de l’Intérieur. Ould Kablia a avoué, dans une déclaration faite au journal arabophone Wakt El-Djazaïr dimanche dernier, qu’il y a des parties au sein du Parlement qui font tout pour retarder la programmation du projet de loi sur les partis.

Le bureau de l’APN a fait une mise au point indirecte au ministre de l’Intérieur. Dans un communiqué rendu public lundi dernier, M. Ziari a précisé que tous les projets de loi déposés auprès de l’APN seront examinés et discutés selon les priorités définies en coordination avec le gouvernement. «Les deux bureaux du Parlement ont arrêté l’ordre du jour de la session d’automne 2011 du Parlement lors de la réunion du 4 septembre dernier», précise le communiqué. Autrement dit, l’institution législative ne veut en aucun cas retarder ce projet. «Si l’on voulait l’examiner en premier, l’Exécutif aurait dû le présenter parmi les premiers projets», soutient notre source. Lors des débats sur le Code électoral, les députés du groupe du changement de Abdelmadjid Menasra ont dénoncé ce retard. Ils ont même critiqué l’administration d’Ould Kablia pour ce retard. «Il fallait présenter la loi sur les partis politiques en premier pour libérer les initiatives», a affirmé Abdelaziz Mansour, président du groupe parlementaire du groupe du changement. Alors que de nombreux partis attendent avec impatience le feu vert, l’avant-projet de loi retarde risque de compromettre les calendriers projetés.

L’adoption de ce projet interviendra vers la fin de l’année en cours. Les partis doivent attendré son adoption pour déposer leurs dossiers.

Sachant que cette loi ne sera pas opérationnelle dans l’immédiat, le ministre de l’Intérieur a fait savoir que les partis en attente seront agréés selon l’actuelle loi. Cette annonce a été d’un grand soulagement pour les nouvelles formations qui se préparent à investir le paysage politique. Selon les propos du ministre de l’Intérieur, 42 dossiers en attente d’agrément sont au niveau de son département. L’ouverture du champ politique annoncée par le chef de l’Etat dans son discours du 15 avril dernier a ouvert l’appétit pour la création de nouveaux partis. L’ancien secrétaire général du mouvement El Islah, Djamal Benabdeslam, a lancé récemment le Front pour une Algérie nouvelle (FAN). Au mois d’avril dernier, c’est l’ancien secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), Djilali Soufiène, qui a annoncé la création d’un nouveau parti politique «Jil Jadid» (Nouvelle génération).

Abdallah Djaballah a également lancé le Front pour la justice et le développement (FJD) le 30 juillet dernier à Zéralda à l’est d’Alger. Khaled Bounedjma vient de lancer le Front national pour la justice sociale (Fnjs) le premier octobre dernier.

Le même jour, Tahar Benbaïbèche a lancé un nouveau parti politique dénommé «Hizb el fadjr el jadid». Abdelmadjid Menasra, transfuge du MSP, a lui aussi lancé son parti le Front du développement national (FDN), il y a quelques mois. Même les anciens sont de la partie.

L’Union pour la démocratie et la République (UDR) d’Amara Benyounès s’apprête à tenir son congrès. Mohamed Saïd, qui a créé le Parti pour la liberté et la justice (PLJ), attend son agrément depuis longtemps. La liste des nouveaux partis va s’allonger davantage.

D’autres personnes comme les anciens militants du RCD, comptent lancer leurs propres formations.

L’arrivée de nouvelles formations politiques n’arrange pas du tout les partis de l’Alliance présidentielle. Habitués à se partager le gâteau, ces derniers appréhendent de voir de nouveaux concurrents sur le terrain.