Jambes et bras amputés, paralysie partielle ou presque totale, visages déformés… Ils sont une centaine à porter à jamais les séquelles de la décennie noire. A l’époque où ils servaient dans les rangs de l’ANP.
Ces anciens appelés, aujourd’hui invalides de 20% jusqu’à 100%, se sont rassemblés, mardi dernier, devant la Présidence de la République. Comme on pouvait le lire sur leur plateforme de revendications remise au conseiller du président de la République, ils demandent « reconsidération et dignité pour les blessés et les martyrs du devoir national ».
Depuis le mois de mai, ils ont centralisé leurs revendications pour avoir plus de chances d’être entendus. « Mais les plus hautes autorités restent muettes face à notre situation malgré les différentes correspondances et les sit-in menés jusque-là », souligne Charef Ben Attia Djamel, le porte-parole de ce collectif.
Concrètement, ils réclament une pension et une retraite militaire adéquate, ainsi qu’une compensation matérielle pour les dégâts corporels subis pendant leur service militaire selon les dispositions de la charte de la réconciliation nationale, et une couverture sociale pour toute leur famille. Alors que le plus chanceux d’entre eux perçoit actuellement une pension de 2850 DA par mois, la plupart de ces jeunes touche 1140 DA par mois. Une misère qui ne suffit ni à subvenir aux besoins de leur famille ni à payer les médicaments dont ils ont besoin. D’autant que leur invalidité ne leur permet plus de travailler.
Par Zouheir Aït Mouhoub