Le Chahid Larbi Ben M’hidi
Les héros sont souvent des gens simples. Ni mythes ni légendes. Avant tout, des hommes et des femmes. Zighoud Youcef, Larbi Benmhidi, Benboulaid , Benyahia Belkacem, Amirouche, Didouche Mourad, Hassiba Benbouali, et plusieurs d’autres sont les principaux artisans de la guerre d’indépendance
Le martyr Larbi Ben M’hidi naquit en 1923 à Douar el Kouahi, aux environs d’Aïn M’lila. Cadet d’une famille composée de trois filles et deux garçons, il débuta ses études à l’école primaire française de son village natal.En 1939, il adhéra aux Scouts Musulmans, section » espoir » à Biskra et quelques mois plus tard, devint chef de la section » juniors « . En 1952, il adhéra au Parti du Peuple de son lieu de résidence où il s’intéressait de près aux affaires politiques nationales. Le 8 Mai 1945, le martyr faisait partie des prisonniers et fut libéré après trois semaines passées dans les interrogatoires et la torture au poste de police. En 1947, il fut l’un des premiers jeunes à s’engager dans les rangs de l’Organisation Spéciale dont il ne tarda pas à devenir l’un des membres les plus éminents. En 1949, il devint responsable de l’aile militaire à Sétif et en même temps, adjoint du chef d’état-major de l’organisation secrète au niveau de l’Est algérien, dirigée à cette époque par Mohamed Boudiaf.En 1950, il fut promu au rang de responsable de l’organisation après le départ du martyr Mohamed Boudiaf vers la Capitale.
Après l’incident de mars 1950, il s’évanouit dans la nature et après la dissolution de l’Organisation, il fut nommé responsable de la circonscription du parti à Oran jusqu’en 1953.Lorsque fut formé le Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action (CRUA), en mars 1954, le martyr devint l’un de ses membres les plus éminents puis un membre actif dans le Comité historique des 22. Le martyr figure parmi ceux qui œuvrèrent avec sérieux pour la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956 et fut ensuite désigné membre du Comité de Coordination et d’Exécution de la Révolution Algérienne (Haut commandement de la Révolution). Il dirigea la bataille d’Alger au début de l’année 1956 et à la fin de l’année 1957 jusqu’à ce qu’il fût arrêté à la fin du mois de février 1957. Il représentait l’Oranie au Congrès de la Soummam (20 août 1956), dont il présidait la première réunion. A l’issue du congrès, il est élevé au grade de colonel, nommé au Comité de coordination et d’exécution (CCE) et se voit confier la zone d’Alger.
Plusieurs réunions eurent ainsi lieu à la Casbah dans lesquelles Ben M’hidi répétait sans cesse: « Il faut que l’Algérie devienne un deuxième Diên Biên Phu. » Il affirmait aussi: » Mettez la Révolution dans la rue et vous la verrez reprise et portée par douze millions d’hommes. » C’est dans cet esprit d’ailleurs qu’il fut l’un des principaux initiateurs de la fameuse » grève générale des huit jours » en janvier 1957.Le 23 février 1957, Larbi Ben M’hidi est arrêté par les hommes de Bigeart dans un appartement de l’avenue Claude-Debussy, où il se trouvait de passage. Dans une conférence de presse donnée le 6 mars, le porte-parole du gouvernement général déclare: » Ben M’hidi s’est suicidé dans sa cellule en se pendant à l’aide de lambeaux de sa chemise. « Il s’agissait en fait d’une mascarade visant à dissimuler son assassinat par des tortionnaires dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.Le 20 août de la même année, le journal EI-Moudjahid lui rendit hommage en ces termes: « L’ennemi n’a pas bien regardé Ben M’hidi. Il eût compris la vanité de cette torture, l’impossibilité d’ébranler ce révolutionnaire pendant des jours et des nuits. Ben M’hidi fut atrocement torturé, toutes les inventions françaises, toutes les techniques sadiques des tortionnaires lui furent appliquées. Le corps de Ben M’hidi meurtri, cassé et disloqué, s’est écroulé mais nous savons aujourd’hui que sa dignité intacte, son courage et son énergie inébranlables remplirent de honte l’ennemi. »
Réflexion