Le conflit opposant sur des revendications socioprofessionnelles le syndicat à la DG de la SNTF débouche sur une autre grève. La énième par laquelle le partenaire social, faisant fi des règles qui régissent le droit de grève, espère arracher des droits sans assumer ses propres devoirs, dont le préavis nécessaire à tout débrayage et l’obligation du service minimum. Que l’usager en soit pénalisé n’est le souci d’aucune des parties en conflit. Une situation qui risque de se retourner contre ses propres initiateurs. Qui pousse à un tel pourrissement ?
Le trafic ferroviaire sera paralysé dès ce matin par une autre grève illimitée des cheminots, décidée hier à l’issue d’une réunion syndicale. Motif : l’expiration de l’ultimatum accordé à la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) pour répondre aux revendications des travailleurs.
Selon un syndicaliste, «la direction générale persiste dans sa politique de fuite en avant en ignorant les revendications des cheminots». Et d’ajouter : «Les responsables nous ont promis de prendre en charge nos doléances dans un délai de 10 jours, mais à ce jour on ne voit rien venir.»
La même source souligne que, «faute de moyens, la direction générale ne peut satisfaire les revendications des travailleurs». Et pourtant, les doléances de ceux-ci ont été exprimées lors de la réunion du conseil d’administration de la SNTF, jeudi dernier. «Pourquoi la direction pousse-t-elle ainsi au pourrissement ?» se demandent les travailleurs.
Le syndicaliste a menacé d’élargir la protestation aux autres régions du pays». Un mouvement par lequel les trains resteront à l’arrêt dès ce matin, pénalisant un nombre de plus en plus élevé d’usagers que ni la DG ni les grévistes n’ont pris la peine d’avertir. Des usagers dont plus personne ne fait cas dans un secteur où même les obligations du préavis et du service minimum n’ont malheureusement plus cours.
Les cheminots revendiquent le rappel pécuniaire depuis la mise en application de l’INDEFOC de 2009, une réponse aux six points évoqués en date du 8 août dernier, à savoir le non versement du rappel des heures supplémentaires, le calcul des échelons 13 au lieu de 12, l’élargissement du cadre autorisé, les primes des deux fêtes de l’Aïd, la mise en place du personnel assurant les postes de responsabilité, la prime de responsabilité, l’octroi du 15e échelon pour le personnel ayant 30 années et plus de service et une nouvelle réorganisation de l’entreprise.
Pour rappel, les agents d’exploitation des gares ferroviaires d’Alger ont suspendu la grève d’une journée observée lundi 5 octobre suite à un engament de la direction générale de la SNTF, lors d’une réunion tenue le même jour.
Le directeur des ressources humaines a déclaré à la fin de la réunion qu’il a été convenu d’une nouvelle rencontre dans 10 jours pour répondre aux doléances des travailleurs, qui se résument en « nouvelles indemnités avec effet rétroactif».
Rappelons qu’en juin dernier il a été convenu d’un régime indemnitaire et de revendications professionnelles relatives à l’organisation de l’entreprise. Après des négociations avec le secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots, il a été décidé d’examiner ces revendications, notamment concernant les indemnités.
Mohammed Zerrouki