C’est une provocation qui appelle la réciprocité. L’accueil chaleureux réservé à la délégation kabyle s’apparente beaucoup plus au baiser de Judas.
C’est le retour des hostilités. Le match devant opposer demain la JS Kabylie au Ahly du Caire ne bénéficiera pas d’une grande ouverture médiatique, notamment algérienne. Et pour cause.
L’ambassade d’Egypte en Algérie a refusé de délivrer, à temps, les visas d’entrée aux journalistes algériens, candidats au déplacement au Caire. Bien mieux, l’ambassade d’Egypte en Algérie a conditionné l’octroi de visas d’entrée par des excuses pour tous les écrits ayant soit-disant porté atteinte à la dignité des Egyptiens. Devant tant de mépris et d’exigences, des journalistes algériens n’ont pu se rendre au Caire. En plus des habituels documents réclamés pour la circonstance, des confrères, candidats au déplacement au Caire, ont été surpris par les exigences formulées pour l’obtention du visa d’entrée en Egypte.
En effet, il leur est demandé quatre exemplaires du CV du journaliste demandeur de visa, de la lettre de demande de visa, du programme détaillé du séjour du journaliste avec l’identité des personnes qui seront interviewées, le type de couverture qui sera faite sur place, les lieux des visites programmées, la photocopie de la carte professionnelle et bien d’autres documents qui n’ont aucun lien avec la mission de journaliste. Ce qui a poussé nos confrères à renoncer au voyage et à saisir la Confédération africaine de football (CAF) et l’Association internationale de la presse sportive (Aips) pour dénoncer cette grave entrave à l’exercice de la fonction de journaliste de la part des autorités égyptiennes. Cette provocation, une de plus, requiert la réciprocité. Ainsi, l’Egypte vient de franchir un nouveau pas dans l’escalade de la tension avec l’Algérie, alimentée à partir du Caire.
Pourtant, les journalistes égyptiens ayant accompagné le Ahly du Caire au match-aller ont été très bien accueillis et ont même bénéficié de bonnes conditions de travail sans que l’ambassade d’Algérie au Caire ne cherche à savoir s’ils ont fait partie des journalistes égyptiens ayant incité les supporters égyptiens à la violence, ni ayant appelé au meurtre après les fâcheux événements du 12 novembre 2009. «Que veulent cacher les Egyptiens?» sommes-nous en droit de nous interroger. A moins que l’Egypte, qui n’a toujours pas digéré la défaite de Omdorman ne prépare un traquenard à huis clos. En refusant un visa d’entrée aux journalistes algériens, l’Egypte de Gamal Moubarak ne fait que confirmer que les hostilités ont repris de plus belle et qu’elle ira préparer un complot.
Ainsi, la presse algérienne ne pourra jamais rapporter ce qui se passera réellement au Caire.
De ce fait, l’accueil chaleureux réservé à la délégation kabyle s’apparente beaucoup plus au baiser de judas.
D’autant que les officiels égyptiens n’ont pas admis l’arrivée de la JS Kabylie au Caire cinq jours avant la rencontre de demain pour qui «cette arrivée prématurée laisse la porte ouverte à toute dérive des supporters ahlaouis». Or, vu tout ce qui s’est passé entre les deux pays après le match des éliminatoires de la CM et de la CAN 2010, et notamment les incidents de Tizi Ouzou dont sont responsables les Egyptiens, les Kabyles ne pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.
Pour preuve, le président d’Al Ahly, Hassan Hamdy, avait demandé à la Confédération de football africaine (CAF), de rejouer le match contre la JS Kabylie.
Aussi, le match de demain s’annonce bouillant après les derniers accrochages entre les deux clubs.
Salim H.