Le Parti des Travailleurs (PT) a qualifié dimanche à Alger le mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien ministre de l’Energie et des mines, Chakib Khelil, d’ »avancée politique indéniable » dans la lutte contre la corruption en Algérie.
Réuni dimanche en session hebdomadaire, le secrétariat du bureau politique du PT a enregistré avec « sérénité » la décision de la Cour d’Alger de poursuivre en justice l’ancien ministre de l’Energie et des mines, estimant, toutefois, que cette décision « intervient tardivement », a précisé un communiqué du parti parvenu à l’APS.
Les responsables du PT considèrent que l’ancien ministre « aurait dû être jugé il y a dix ans de cela pour haute trahison lorsqu’il avait tenté de privatiser Sonatrach ».
Le PT a estimé, par ailleurs, que contrairement « aux déclarations étranges enregistrées après cette annonce, visant à démoraliser et à (rendre) impuissante la justice algérienne, le mandat d’arrêt international peut et doit amorcer une rupture claire avec l’ère de l’impunité ».
Par ailleurs, le secrétariat du bureau politique a affiché, selon le communiqué, son « opposition » à toute ouverture de l’université algérienne au financement privé « sous quelque motif que ce soit », considérant cela comme un « prélude » à la privatisation de l’enseignement supérieur.
Cela « détruirait la mission de l’université en la soumettant au profit et à la rentabilité, contrairement au principe du service public », a ajouté la même source. S’agissant des évènements à Bordj-Badji Mokhtar (Sud du pays), le secrétariat du bureau politique du parti considère que « l’ingérence d’un mouvement politique séparatiste malien dans ce conflit, dans le but évident de dresser les tribus touaregs et arabes les unes contre les autres, participe des plans divers et variés concoctés par les centres impérialistes ».
Le PT appelle la population de Bordj-Badji Mokhtar à la « sagesse » et à la « vigilance » pour faire échouer toute « manipulation » des problèmes à l’origine du conflit. Sur le plan international, le PT exprimé sa « préoccupation » à la suite de l’intervention « sanglante » de l’armée égyptienne mercredi 14 août pour faire évacuer les places « Rabea El Aadawya » et « Nahda » au Caire.
Pour la formation de Louisa Hanoune, une « telle dérive ne servirait que les intérêts de l’entité sioniste et de son parrain, l’administration américaine qui a programmé à travers le Grand Moyen Orient (GMO), le démembrement des Nations, du Pakistan à la Mauritanie », a estimé la même source.
Le PT considère que l’intervention de l’armée égyptienne, « a confisqué le sursaut révolutionnaire, ouvrant la voie devant l’inconnu, comme le témoignent les événements tragiques » dans ce pays.
Aux yeux du PT, le président déchu Mohamed Morsi autant que le général Al-Sissi se « prévalent tous deux du soutien américain » et une solution « exclusivement militaro-policière » à la crise est « porteuse davantage de malheurs et de fractures et menace de somaliser l’Egypte ».
Se disant « soucieux de l’unité et de l’intégrité » du peuple égyptien, le PT lance un « appel fraternel » à toutes les parties en conflit pour privilégier l’intérêt suprême du pays à travers un débat sans conditions ni préalables ».