LE POINT DU SAMEDI. Une semaine à vous faire pâlir la nuit

LE POINT DU SAMEDI. Une semaine à vous faire pâlir la nuit

Entre la canicule du bon Dieu et les incendies de forêt, le thermomètre a explosé pour friser les 50°C à l’ombre en Kabylie et dans l’ensemble de l’Algérois. Si l’on y ajoute les pannes de courant qui ont mis hors jeu les climatiseurs et autres ventilateurs, on comprend aisément combien l’appel de la mer a été fort cette semaine.

Manque de pot, les destinations balnéaires les plus proches et les plus prisées, c’est-à-dire du côté de Boumerdes, à la fois aux portes d’Alger et de la Kabylie, sont suspectées de contaminations graves, près de deux cents estivants ayant été évacués aux urgences en une seule journée. Des rumeurs non confirmées ont même fait état de morts.

La communication officielle biscornue, toute en arabesques, qui se veut rassurante sans convaincre, n’arrange pas les choses. Surtout qu’un bidon plein d’un liquide visqueux, sur lequel est dessinée une tête de mort, s’est cru obligé de traîner, quasiment au même moment, sur la plage de Cap Djinet, dans la même région.

D’un côté la montagne et la forêt qui crachent le feu et vous jettent à la mer, de l’autre la mer qui crache son venin et vous renvoie à la montagne. Au milieu, Sonelgaz qui ne peut plus faire fonctionner les ventilateurs à cause de la canicule. C’est la quadrature du cercle.

Comme pour ajouter à la fournaise, à peine le festival panafricain clôturé, sans tenir ses promesses sinon celle d’alléger substantiellement les réserves en devises du pays, de compliquer un peu plus la circulation et de rendre problématique la location d’une chambre d’hôtel, voilà qu’on lance à Oran le festival du cinéma arabe.

Mêmes problèmes de circulation, même encombrement, même déploiement sécuritaire pour protéger des stars qui viennent de s’inventer un statut grâce à la générosité du trésor algérien et qui ne sont pourtant menacées nulle part, parce que tout simplement inconnues pour beaucoup d’entre elles.

Dans les deux manifestations qui se veulent hautement culturelles mais qui sont bassement politiciennes, il y a beaucoup de faux. Le Panaf a eu sa fausse Lucy – ou Lucie ?-, le festival du cinéma arabe a ses fausses stars et aura ses faux trophées en plâtre.

La seule chose qui est vraie dans les deux cas, c’est que des millions, sinon des milliards de billets de 200 dinars crasseux auront été dépensés pour revaloriser, pense-t-on, l’image d’un pays qui, au lendemain de son indépendance, n’avait jamais pensé recourir au lifting pour se faire beau.

Le drame est que les chirurgiens esthétiques chargés de l’affaire sont des charlatans. La preuve ? Lisez les appréciations de la presse africaine sur le deuxième Panaf d’Alger. C’est à rougir de honte ! Et, dans une semaine, lisons tous ensemble les commentaires de nos frères arabes sur le festival d’Oran…