Le ministre de l’industrie rassure les entreprises françaises : « Le 51-49% est une mesure transitoire »

Le ministre de l’industrie rassure les entreprises françaises : « Le 51-49% est une mesure transitoire »

«C’est le gouvernement algérien qui décide des règles qui doivent s’appliquer sur son territoire et c’est au partenaire de s’adapter», a soutenu, pour sa part, Laurent Fabius.

La règle des 51-49% révisée? C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb aux entreprises françaises. En effet, lors de la rencontre avec le ministre français des Affaires étrangères et les opérateurs qui l’accompagnaient, qui s’est tenue hier à la résidence d’Etat Djenane El Mithak, M.Bouchouareb a affirmé que cette règle économique est transitoire.

«Cette mesure transitoire a été prise dans un contexte de fragilité face à une crise mondiale aiguë. Elle visait à protéger nos ressources financières, et non à assurer un contrôle sur les sociétés créées en partenariat», a-t-il assuré dans le discours inaugural de cette rencontre économique algéro-française. Ce sont les mêmes «assurances» qu’il a prononcées lors du point de presse commun avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. «C’est une mesure transitoire, il n’y a jamais eu la volonté d’avoir une emprise sur le management des entreprises créées dans le cadre de cette loi», a-t-il insisté. «Preuve en est, les meilleures opérations faites jusqu’à maintenant, se sont faites dans le cadre du 51-49%.

Et ces entreprises ont toutes bénéficié d’un management étranger», a-t-il justifié. Cela avant de réaffirmer la volonté de l’Algérie à encourager la création de sociétés communes sur le principe d’octroi du management au partenariat étranger.

Le ministre qui ne parle pas implicitement de révision de cette règle, promet néanmoins un assouplissement. «J’ai bien dit transitoire. Quand les causes qui ont amené la mise en place de ce dispositif seront levées, rien ne nous empêche d’aller avec plus de souplesse, libérer ce qui doit être libéré, aller plus en avant avec nos partenaires…», a-t-il souligné non sans préciser que la question n’a pas été abordée entre les deux parties.

Laurent Fabius a, pour sa part, affirmé que la révision ou non de cette règle était du ressort des autorités algériennes. «C’est le gouvernement algérien qui décide des règles qui doivent s’appliquer sur son territoire et c’est au partenaire de s’adapter», a soutenu le ministre français des Affaires étrangères. «Le fait que d’ores et déjà nous avons beaucoup de partenariats montre que nous pouvons très bien travailler avec ça», argumente-t-il très diplomatiquement avant de donner une précisions encore plus diplomatique…

«Toutefois, j’ai parlé avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal d’une certaine souplesse, c’est aux autorités algériennes de la définir…», rétorque-t-il non sans rappeler l’ «exceptionnel» partenariat franco-algérien. «Les relations économiques entre l’Algérie et la France sont très bonnes. Nous avons, au cours de ces derniers mois, une série de projets qui, concrètement, vont sortir à l’heure dite», a-t-il fait savoir en donnant l’exemple du projet de l’usine de Renault. M.Fabius a aussi insisté sur le fait que la France ne considère pas l’Algérie simplement comme un marché.

«C’est un partenaire d’égal à égal», rétorque-t-il. Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international a aussi fait part de la volonté de la France d’aller «conquérir des marchés tiers» avec l’Algérie. M.Fabius ne pouvait pas conclure son discours sans parler des nouvelles «visées» de la France en Algérie. «On veut entendre notre présence dans d’autres domaines économiques tels que le logement, le tourisme et l’agroalimentaire», a-t-il conclu.