Le mariage par la «fatiha» ,Une ruse dont les hommes usent et abusent

Le mariage par la «fatiha» ,Une ruse dont les hommes usent et abusent

Le mariage par la «fatiha», sans aucune officialisation auprès des instances de l’état civil, est devenu, depuis quelques années, une pratique à laquelle recourent certains hommes, pour ne pas dire beaucoup d’hommes mal intentionnés, malgré son interdiction par le code de la famille.

Pour sceller leur union, certains couples se contentent, aujourd’hui, d’une lecture de la «fatiha» en présence de deux témoins sans passer par la voie légale en l’occurrence un acte de mariage établi par un officier de l’état civil. Pourtant, la loi est claire. Un imam ne peut, en aucun cas, prononcer la «fatiha» si l’une des deux parties n’apporte pas la preuve matérielle que cette union est transcrite sur les registres de la municipalité. Ce phénomène prend des proportions alarmantes au vu des conséquences engendrées par cette pratique souvent malheureuses, voire dramatiques.

La relation «parents- enfants» telle qu’elle existait jadis semble avoir pris un autre chemin aujourd’hui. En effet, de nos jours, les enfants s’immiscent, sans retenue, dans les affaires de leurs parents. Parfois, ils vont jusqu’à exiger d’eux l’im- pensable.

Le lien sacré qui liait, à l’é- poque de nos parents, les enfants à leurs ascendants s’est réduit, aujourd’hui, à une simple relation mercantile où l’amour et la moralité sont inscrits au registre des absents. Tous les parents se plaignent de l’avidité affichée par leurs enfants. Même pour ce qui concerne le remariage, cette «union sacrée», pour les pères qui ont le malheur d’avoir perdu leur première épouse, les enfants s’en mêlent et dictent leurs conditions.

En effet, poussés par leurs visées machiavéliques et purement matérialistes, ils conditionnent toute union de leur paternel avec une autre femme à un mariage, unique- ment, par la «fatiha» sans l’établissement d’un acte de mariage et ce pour que la nouvelle épouse n’ait aucun droit à un quelconque héritage.

Le mariage à la «fatiha» est devenu un moyen de fuir tous les devoirs maritaux, une façon bien rusée pour priver l’épouse de tous ses droits civiques. Cette façon de procéder est devenue une voie faci- le et apaisante pour un nombre incalculable de veufs qui désirent convoler en secondes noces afin de s’évi- ter les mauvaises surprises qui peuvent émaner des membres de la famille, en général et des enfants qui n’admettent pas l’intrusion d’une «étrangère» pour remplacer la mère, en particulier.

Après avoir accepté de lier sa vie à son défunt époux, juste par la «fatiha», Khadoudja Z., une veuve âgée de 52 ans, se retrouve «une main devant et l’autre derrière» pour reprendre son expression. «Je ne peux même pas prétendre à la pension de réversion, ni même à un pécule pour nour-rir mes deux enfants issus du dernier lit», nous dit-elle. Par ailleurs et selon nos investigations, il s’avère que d’ brables hommes préfère marier avec une s femme juste par la « sans laisser le moindre cette épouse de réclamer ses droits en cas de litige.