Le célibat féminin en Algérie, une situation subie ou voulue ?

Le célibat féminin en Algérie, une situation subie ou voulue ?

5769238-8600508.jpgLe célibat est devenu depuis les années 90 un véritable fait de société. Selon les dernières enquêtes menées notamment par le Ministère de la Santé (la dernière a été menée sur une période allant de 2006 à 2009), plus de la moitié de la population algérienne en âge de se marier, hommes et femmes confondus, est célibataire.

Le célibat féminin en Algérie, une situation subie ou voulue ?

Pendant longtemps on a imputé cette situation à des facteurs sociaux- économiques qui s’imposaient à la population : le chômage, la crise du logement…Aujourd’hui ces éléments sont évidemment toujours autant d’actualité, cependant ils ne sont plus les seuls à devoir être pris en compte, notamment pour les algériennes. Avec l’élévation de leur niveau d’études et l’influence des médias étrangers qui ne cessent de valoriser l’image d’une femme très indépendante, les algériennes y réfléchissent à deux fois avant de donner leur consentement au mariage. Ce n’est pas qu’elles soient contre l’idée de se marier, mais aujourd’hui elles ne veulent plus se « caser » à n’importe quel prix. C’est le cas de Lila, la trentaine, vendeuse en magasin et qui nous dit : « je préfère rester chez mes parents où je ne manque de rien plutôt que de me marier avec le premier venu qui m’obligera à supporter tous ses caprices !». Désormais les femmes posent elles aussi leurs conditions, parmi lesquelles viennent en tête un logement et une situation stable bien sûr, mais également le droit de vivre une vie en harmonie avec une personne qui partage leurs aspirations et leurs valeurs. Plus elles avancent en âge et plus les critères à remplir sont d’un niveau élevé. Lamia, 34 ans, employée de mairie nous dit : « mes sœurs qui se sont mariées assez jeunes (moins de 25 ans) ne sont pas heureuses avec un mari qui leur impose sa loi d’une main de fer, cela me fait peur et je n’ai pas l’intention de me jeter dans la gueule du loup ! ». Les femmes que nous avons rencontrées disent avoir longtemps privilégié leur vie professionnelle et ne pas le regretter. Elles ont pour la plupart les moyens financiers de subvenir à leurs besoins, et n’attendent pas d’un homme qu’il les sorte de la misère, elles préfèrent une entente mutuelle. Elles partagent leur temps entre leur travail, leur famille et les sorties entre amies. Le regard de la société est beaucoup moins réprobateur qu’il ne l’a été à l’encontre de ces célibataires, et même si le mariage reste le statut idéal, nos algériennes célibataires ne se considèrent plus comme de vieilles filles mais comme des « célibattantes ».

Sonya Z.