Le café littéraire de Bejaïa refuse d’introduire une autorisation pour recevoir Saïd Saadi et maintient son activité

Le café littéraire de Bejaïa refuse d’introduire une autorisation pour recevoir Saïd Saadi et maintient son activité

Les organisateurs du café littéraire de Béjaïa refusent formellement d’introduire une autorisation auprès de la wilaya pour recevoir Saïd Saadi. Une activité programmée pour le 17 août prochain et pour laquelle les autorités locales ont exigé une autorisation du wali.

Dans un communiqué publié sur leur page Facebook, les organisateurs affirment avoir pourtant eu un accord de principe pérlabale. « Après l’accord nous ayant été donné par la direction du TRB pour l’organisation d’un café littéraire prévu pour la soirée de jeudi 17 août 2017, suite à notre demande d’octroi de la salle du théâtre introduite le 1er août, voilà qu’on nous oriente vers la wilaya pour quémander une autorisation pour tenir une conférence sur un livre ! », lit-on dans le texte.

Pour les organisateurs de cet événement littéraire, « cette procédure est inconcevable ». Affirmant que le « chantage est inacceptable », les organisateurs soulignent qu’ils refusent « qu’un homme de culture, né et vivant sur sa terre, dans son pays, ayant produit plus d’un livre et livré bataille pour notre liberté, soit encore et toujours soumis à être autorisé pour s’exprimer dans une salle publique. »

Une attitude qui les pousse a passer outre cette autorisation et de maintenir leur activité aux dates et lieux prévus. «  »Accepter cette mesure au motif que Sadi est d’abord un homme politique, comme on nous l’a insinués ? Quand bien même notre invité est souvent présenté sous cette étiquette, cela ne nous suffit pas pour nous plier à cette mesure. Car, pour nous, même un homme politique doit s’exprimer librement sans qu’il ne soit autorisé à le faire par les autorités. La liberté d’expression est un droit imprescriptible, inaliénable, et tout citoyen doit jouir de ce droit, quel que soit son statut dans la société », précisent-on de même source.

Et de conclure que « le café littéraire a décidé de ne pas introduire de demande d’autorisation aux autorités locales, car il estime qu’il est temps de revenir au régime déclaratif. Une demande de réservation d’une salle peut amplement suffire pour pouvoir mener ses activités culturelles ou autres. » Pour les organisateurs de ce Café littéraire, « il est impératif que les militants associatifs, les partis, l’élite intellectuelle et l’ensemble des citoyens puissent se mobiliser sans relâche pour imposer ce régime déclaratif pour nous libérer définitivement de ces entraves politico-administratives qui nous privent de nos libertés. »

La wilaya de Béjaïa connait épisodiquement des tensions autour de l’organisation des événements culturels. En fin juillet dernier, la ville d’Aokas a connu de vives tensions suite à l’interdiction d’une conférence de l’écrivain et éditeur Ramdane Achab. Une interdiction qui a poussé les habitants de la ville à des manifestations qui se sont soldés par des émeutes avec les forces de l’ordre.

Une semaine plus tard, les organisateurs sont revenu à la charge avec l’organisation d’une autre conférence précédée d’une marche revendiquant le droit des citoyens à la culture et au débat. Le chroniqueur du journal El Watan Chawki Amari a pu alors donner sa conférence sur l’esplanade du centre-culturel local, face à une assistance nombreuse mobilisé par le Collectif culturel d’Aokaspour défendre la liberté de l’expression.