Cité dans les affaires de corruption ébranlant la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et Saipem, filiale du géant italien ENI et considéré comme étant le bras droit de Chakib Khelil, ex-ministre de l’Energie et des Mines, Farid Bedjaoui a quitté Montréal (Canada), où il résidait avec des membres de sa famille pour se rendre à Dubaï (Emirats arabes unis), avons-nous appris de source sûre.
Une autre source, dont l’information n’a pas encore été vérifiée, ajoute qu’il a quitté les Emirats arabes unis pour le Qatar. «La famille de Farid Bedjaoui, dont deux frères, est restée à Montréal», indique une source sûre.
Farid Bedjaoui, qui disposerait de comptes bancaires, à Singapour et à Hong Kong, «garnis» de la somme de 100 millions de dollars, est soupçonné par la justice algérienne et la justice italienne d’avoir servi d’intermédiaire dans l’octroi de marchés publics à des entreprises internationales pour le compte de Sonatrach en contrepartie de pots-de-vin.
L’homme d’affaires, qui a longtemps vécu à Montréal, risque de se faire saisir plus de 100 millions de dollars d’origine douteuse déposés dans des comptes offshore en Orient, rapporte le quotidien italien Corriere della Sera.
La justice italienne a déposé, il y a quelques jours, devant le tribunal de Milan des requêtes visant à faire saisir 123 millions de dollars déposés dans des comptes qu’elle veut récupérer.Un mandat d’arrêt international visant Farid Bedjaoui a été lancé par le tribunal italien, selon le Corriere della Sera.
Il est également cité dans une affaire concernant la firme d’ingénierie montréalaise SNC-Lavalin et certains de ses contrats dans le domaine des infrastructures pétrolières et gazières en Algérie.
Farid Bedjaoui, 45 ans, était installé à Paris, puis à Montréal, avant de devenir un collaborateur de l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil.
Il a immigré à Montréal, il y a une vingtaine d’années, en compagnie de ses parents et de ses deux frères,venant de France.
Le patrimoine familial comprendrait un yacht et une villa dans l’île espagnole de Palma de Majorque et plusieurs propriétés au Québec.
Ce n’est pas la première fois que Farid Bedjaoui se déplace aux Emirats arabes unis, puisqu’au début des années 2000, il s’était installé à Dubaï, où il a créé Ryan Asset Management FZ, société d’investissement à laquelle, dès 2003, la firme algérienne Sonatrach a confié la somme de 2 milliards de dollars.
C’est aussi à Dubaï qu’est situé le siège d’Ogec, une firme spécialisée dans les projets pétroliers et gaziers. Farid Bedjaoui est soupçonné d’être «l’interlocuteur incontournable» entre Sonatrach et les entreprises multinationales qui veulent décrocher de juteux contrats en Algérie.
Les Emirats arabes unis auraient, selon la justice algérienne, accueilli la plus grande partie des biens détournés en Algérie dans plusieurs affaires, dont celle de Sonatrach.
Mounir A.