L’Algérie exige des excuses et parle « business » sous la table

L’Algérie exige des excuses et parle « business » sous la table

Le secrétaire général de l’organisation des moudjahidines, Said Abadou a indiqué qu’il y avait une réelle volonté politique d’amener la France à reconnaitre ses crimes, mais que les conditions ne permettaient parfois pas de mettre en pratique ». Cette déclaration laisse entendre que l’Algérie possède de vraies cartes contre la France mais qu’elles sont mises en « stand-by » pour des raisons inconnues.

Les partis de l’alliance présidentielle se réuniront aujourd’hui pour dénoncer une nouvelle fois les crimes de la France coloniale et exiger une reconnaissance et des excuses, cette position a été répétée dans les discours de toute la classe politique algérienne, même chez les responsables de l’état, sans qu’elle n’atteigne ne serait-ce qu’une fois la table des négociations officielles entre les deux pays. Même chose pour le devoir de mémoire qui est restée posée entre l’Algérie et la France, malgré la comparaison du président Abdelaziz Bouteflika des crimes de la France aux crimes nazis, et la phrase du président Sarkozy à Constantine sur « le caractère injuste de la colonisation » comme le maximum que puissent attendre les algériens, comme l’a dit le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé pour qui il « faut que nous regardions vers l’avenir et non vers le passé.. on ne peut pas ressasser éternellement le passé ». Pour la France, les algériens n’ont d’autre choix que de ressasser le passé colonial, ce qui est une provocation claire qui signifie que le pouvoir algérien ne peut porter atteinte aux intérêts français, et ce qui est arrivé au projet de criminalisation de la colonisation, en est l’indicateur, puisque ce projet était la première mesure palpable élaborée par les députés pour faire pression sur Paris avant qu’il ne soit avorté. Cette situation peut s’expliquer par le fait que le « business » entre l’axe Alger-Paris n’a absolument pas été affecté par la froideur qui a caractérisé les relations politiques entre les deux pays, ce qui signifie que la carte qui aurait pu permettre de tordre le bras a Paris a été écartée, en séparant le dossier économique du dossier de mémoire, à travers la désignation de Jean-Pierre Raffarin comme négociateur de Sarkozy avec l’Algérie sur ce dossier seulement et pas les autres proposés au dessus ou en dessous de la table. Ce décalage entre les intérêts économiques et le retard dans le traitement des dossiers politiques en suspens entre les deux pays montre que les dirigeants français sont pragmatiques alors que les autorités algériennes se contentent de « ressasser le passé » comme l’a dit Alain Juppé. La brèche ouverte par la France en Libye, où elle a désormais un pied, a pour objectif d’augmenter sa capacité à provoquer l’Algérie qui se prépare à commémorer le cinquantenaire de la récupération de sa souveraineté.