L’Algérie déjoue un complot terroriste dans la région

L’Algérie déjoue un complot terroriste dans la région

De nouveaux détails apparaissent concernant un projet de coordination sahélo-saharienne entre les groupes armés.

Selon un récent rapport, les groupes salafistes armés opérant en Afrique du Nord et au Sahel envisageaient de coordonner les mouvements extrémistes lors d’un nouveau conseil de la shoura avant que ce complot ne soit perturbé par les autorités algériennes.

Les confessions obtenues auprès de trois terroristes arrêtés le mois dernier par les forces de sécurité algériennes à proximité de la frontière du Niger ont permis de mettre à jour un plan d’unification des opérations des groupes terroristes dans toute la région.

Ce plan prévoyait de faciliter l’entrée d’Ansar al-Sharia depuis la Libye et la Tunisie dans les fiefs d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), en leur fournissant de la nourriture, du carburant et un repaire, puis en facilitant leurs trafics via des itinéraires allant de Libye au point le plus méridional du sud-est de l’Algérie, puis dans le nord du Niger.

Les informations obtenues par les responsables de la sécurité ont permis de faire avorter une rencontre entre les leaders du mouvement libyen Ansar al-Sharia, du courant malien d’Ansar al-Din, d’un représentant du leader d’AQMI Abdelmalek Droukdel et de leaders des groupes salafistes opérant au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre devait être organisée dans le nord du Niger et devait réunir des représentants des groupes salafistes djihadistes opérant en Afrique du Nord, au Sahel ainsi qu’au Nigeria.

Le quotidien algérien El Khabar a cité une source proche de la sécurité affirmant que le leader d’AQMI Abdelmalek Droukdel avait dépêché le président de la commission juridique d’AQMI Abderrahmane Abou Ishak Essoufi (de son vrai nom Necib Tayeb) dans le nord du Mali pour y préparer cette rencontre, à laquelle devaient participer des représentants des groupes salafistes djihadistes, notamment des Libyens d’Ansar al-Sharia, des Nigérians de Boko Haram, et le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).

Le but de cette rencontre était, selon des informations, de coordonner les opérations de trafic d’armes, d’argent et de militants entre ces différents groupes armés.

Mais elle a dû être reportée après avoir été annulée à la suite de ces arrestations. La surveillance des courriers électroniques a en effet permis aux agences de sécurité algériennes d’obtenir des informations selon lesquelles le leader d’AQMI Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, aurait prévu de participer à ce sommet djihadiste. Le projet original de cette opération de sécurité, qui s’est achevée par l’arrestation du président de la commission juridique d’AQMI, était d’arrêter ou d’abattre Droukdel.

Mais la prudence extrême du leader d’AQMI lui a permis d’échapper à l’embuscade tendue par les agences de sécurité, lorsqu’il a décidé à la dernière minute d’envoyer quelqu’un d’autre pour le représenter.

Le but de cette rencontre était d’annoncer la formation d’un conseil de la shoura des groupes salafistes djihadistes en Afrique du Nord et de l’Ouest et au Sahel, notamment après l’apparition de nouveaux groupes favorables à l’idéologie salafiste djihadiste dans la région. Ces militants espéraient profiter de la prise de contrôle du nord du Mali par les groupes affiliés à al-Qaida pour constituer une base arrière pour les groupes djihadistes.

Omar Abderrahmane, chercheur spécialisé dans les groupes armés, estime que « la récente apparition de groupes embrassant l’idéologie djihadiste, notamment au Mali, la remarquable domination du MUJAO et l’abandon des opérations de la branche maghrébine d’al-Qaida ont incité cette dernière à chercher à unifier tous ces groupes sous l’étendard d’al-Qaida, ce qui aurait permis à l’organisation de restaurer son image de plus important groupe armé dans la région ».

« Ce groupe tente de remédier à son incapacité à mener des opérations en Algérie en se concentrant sur les pays du Sahel au travers de ses relations avec ses groupes affiliés, notamment dans le nord du Mali », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que le réseau terroriste « tente de profiter de la vague de colère dans les pays musulmans » déclenchée après un film amateur dénigrant l’Islam et publié sur l’internet.