Depuis la mise en œuvre de la Convention jusqu’au 28 février de cette année, “l’Algérie a enlevé 849 712 mines, restitué 6 425,772 hectares de terrains, détruit 159 110 engins explosifs et retenu 5 970 autres”.
L’opération de déminage engagée par l’Algérie, depuis les premières années de l’Indépendance, touchera même les engins explosifs disséminés par les groupes terroristes islamistes. C’est ce qui ressort du séminaire tenu, jeudi à Alger, à l’occasion de la Journée internationale contre les mines antipersonnel.
La rencontre était organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) et le ministère de la Défense nationale, en collaboration avec Handicap International. “Le déminage en Algérie a atteint 70%, et l’opération touchera même les engins explosifs posés par les groupes terroristes durant la décennie noire”, a indiqué Mohamed-Seghir Babès, premier responsable du Cnes. Cela dit, le travail qu’effectuent les soldats de l’ANP sur le terrain ne sera pas circonscris, uniquement aux zones minées par la France coloniale, mais touchera les maquis et autres massifs forestiers infestés par les groupes terroristes, dont les bombes posées ne cessent de faire des victimes parmi la population.
En effet, la presse nationale fait état, régulièrement, d’explosions de bombes artisanales disséminées par les groupes terroristes dans plusieurs régions du pays. Entre soldats et éléments de services de sécurité, des citoyens civils sont aussi comptabilisés parmi les victimes. La rencontre de jeudi était aussi une occasion pour les participants, notamment pour les cadres du ministère de la Défense nationale, de présenter un bilan exhaustif de l’opération de déminage. Ainsi, le colonel Hassen Gherab a fait état de destruction de “159 110 mines antipersonnel” et ce, “depuis l’adhésion de l’Algérie, le 27 novembre 2004, au processus d’Ottawa”. Le cadre du MDN a précisé que, depuis la mise en œuvre de la Convention jusqu’au 28 février de cette année, “l’Algérie a enlevé 849 712 mines, restitué 6 425,772 hectares de terrain, détruit 159 110 engins explosifs et retenu 5 970 autres”. Pour rappel, l’opération de déminage a été faite en deux phases. La première s’étalant de 1963 à 1988, dans le cadre de “l’effacement de l’œuvre du colonialisme”, a détruit 7 819 120 mines et le nettoyage de 50 006 terrains. Ces mines ont été disséminés, pour rappel au long des frontières est et ouest du pays sur les lignes Challe et Morice. La deuxième phase s’étale depuis 2004 à ce jour et vise à assainir définitivement le territoire national de toutes ces mines. Les présents ont rappelé que la France coloniale avait disséminés pas moins de 11 millions de mines. L’Algérie postindépendance a réussi la destruction de 8 millions, donc 3 millions autres engins explosifs restent enfouis sous le sol algérien. Les statistiques présentées par le ministère de la Défense nationale indiquent que les unités de l’Armée nationale populaire (ANP) chargées de l’opération de déminage sont parvenues, au 28 février dernier, à détruire un total de 670 256 mines dont 566 579 mines antipersonnel, 99 622 mines antigroupes et 4 055 mines éclairantes, soit, 14 types de mines. Par ailleurs, le colonel Gherab a abordé le volet concernant l’assistance aux victimes. Il dira, à ce sujet, que plusieurs points ont été pris en considération dans le cadre des dispositions de la stratégie nationale adoptée lors d’un symposium international tenu en mai 2005. Il s’agit de favoriser la participation des victimes à tous les thèmes les concernant, d’augmenter leurs capacités de gestion et de prise en charge, d’appuyer leur réinsertion socioéconomique et leur apporter le soutien psychologique nécessaire. Salima Rebbah, de Handicap International, a évoqué, quant à elle, le volet concernant l’application d’un plan d’action contre les mines visant notamment l’application des droits des victimes. En marge du séminaire, Mohamed-Seghir Babès a indiqué que le Cnes, en sa qualité d’organe consultatif d’évaluation des politiques publiques, a conféré à l’opération de déminage “une plus grande dimension humanitaire partant du fait qu’il est question d’un crime contre l’humanité qui constitue une entrave au développement des peuples et une menace pour leur sécurité”.
M M