Le rythme d’inflation annuel en Algérie a chuté en mai dernier pour atteindre 1,64% contre 1,8% en avril dernier, a indiqué aujourd’hui à Alger le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohammed Laksaci.
Le taux d’inflation a continué de chuter au cours du mois de mai 2014. Celle-ci s’est établie à 1,64%. « Ce taux a été atteint grâce à la stabilité monétaire de l’Algérie », a précisé le gouverneur lors d’un séminaire portant sur la modernisation des centrales et l’amélioration de l’accès au financement bancaire de la PME en Algérie.
S’expriment sur les crédits hypothécaires accordés à l’économie, Laksaci a indiqué qu’il est « peu probable qu’ils connaissent un emballement en Algérie, à mesure que la demande pour ces types de crédits reste limitée par l’offre encore insuffisante de logement sur le marché ».
Concernant les crédits accordés aux entreprises, Qamar Saleem, spécialiste des services bancaires dédiés aux PME au niveau de la société financière internationale (SFI) a souligné que « les besoins financiers des PME en Algérie sont estimé entre 18 et 19 milliards de dollars alors qu’il est entre 210 et 240 milliards de dollars dans la région Mena».
Refonte du cadre prudentiel : de nouvelles règles dès octobre prochain
Dans l’objectif d’une meilleure gestion des risques des crédits, la banque d’Algérie a mis en œuvre un nouveau dispositif de contrôle interne pour les banques de la place ainsi qu’un nouveau cadre prudentiel adopté au premier trimestre 2014. Ces mesures permettant une consolidation additionnelle de la stabilité financière en Algérie conformément à l’évaluation du secteur bancaire et financier effectuée en 2013 par le FMI et la Banque Mondiale.
Dans ce cadre, le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohammed Laksaci a indiqué ce matin a l’ouverture d’une conférence sur portant sur la modernisation des centrales et l’amélioration de l’accès au financement bancaire de la PME en Algérie que « le dispositif réglementaire prudentiel vient d’être réformé pour une conformité des règles prudentielles aux nouveaux standards et normes du comité de Bâle ».
« Trois règlements ont été édictés par le conseil de la monnaie et du crédit au premier trimestre 2014. Ils prendront effet à partir du mois d’octobre prochain. Ces trois règlements portent sur les ratios de solvabilité, grands risques et participations, classement et approvisionnement des créances et engagement par signature ».
Dans cette nouvelle réglementation « les ratios de solvabilité minimum par apport au « Tier one » est fixé à 9,5%, soit un ratio supérieur au minimum recommandé par le Comité de Bâle »
En plus en matière de renforcement de sa capacité d’évaluation de la situation des risques de secteur bancaire, la Banque d’Algérie pourra ainsi « compter à partir de début 2015 sur l’utilisation effective d’un nouveau model de stress testing ainsi que sur la généralisation du système de notation des banques de la place» pour rendre ces mesures d’évaluation plus performantes.
Dans ce sens, « le parachèvement en 2014 de l’opération de modernisation de la centrale des risques existante et la mise en place d’une nouvelle infrastructure pour une centrale plus globale des risques permettront de disposer dès le premier semestre 2015 d’un outil important de surveillance du risque », a ajouté Laksaci.
Ces mesures viennent dans une conjoncture caractérisée par une dynamique des crédits à l’économie, et particulièrement le fort rythme de progression en termes réel en 2013. Dans ces conditions, « des risques potentiels de réémergence de créances non performantes peuvent impacter la stabilité financière », a averti le gouverneur de la BA.
Khelifa Litamine