à l’occasion d’une conférence de presse qui a duré environ trois heures, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Mohamed Raouraoua, s’est largement exprimé sur la professionnalisation du football national.
D’emblée, il indiquera que la saison prochaine, qui débutera, précisons-le, le 24 septembre comme l’a signalé le président de la Ligue nationale de football (LNF), M. Mohamed Mecherara, qui a coanimé la conférence de presse, verra la constitution de deux «ligues» professionnelles, «une» et «deux», composée de seize clubs pour chacune d’elle.
En d’autres termes, ce sont 32 clubs qui se sont transformés en entreprises. D’ailleurs, Raouraoua n’a pas omis d’exprimer sa satisfaction, lui, qui avait des craintes l’année passée, en lançant ce chantier, de ne pas pouvoir réunir un très grand nombre de clubs «professionnels». C’est un bon début, laissera-t-il entendre. En tout état de cause, le président de la FAF a rappelé que ces clubs seront accompagnés par l’Etat dans ce processus.
En plus des mesures prises déjà, comme l’octroi pour chaque club professionnel d’un terrain de 20 000 mètres carrés, d’un crédit de dix milliards de centimes ou de la prise en charge des salaires des entraîneurs des jeunes catégories, de nouvelles dispositions vont être prises par les autorités afin de soutenir les équipes qui s’engagent dans cette voie. Ainsi, les deux conférenciers ont annoncé que ces clubs vont bénéficier d’arrangement et d’exonération fiscale et des charges sociales.
Des mesures qui vont, selon Raouraoua, être prises en charge dans la prochaine loi de finances complémentaire. D’autre part, il a également indiqué qu’un fonds d’aide au développement du football professionnel va être mis sur pied.
Un fond destiné principalement à soutenir les efforts liés à la formation. D’ailleurs, le président de la FAF a laissé entendre que la Ligue nationale, qui gérera le championnat professionnel cette saison en attendant la mise sur pied d’une ligue professionnelle la saison prochaine, n’a pas été trop intransigeante en terme de respect des clauses du cahier des charges.
A cet effet, il a signalé que les dossiers de l’USM Harrach et l’AS Khroub, ont été acceptés, alors que leurs stades ne sont pas conformes aux critères. Des dérogations qui obéissent au fait que les responsables de ces deux clubs se sont engagés à entreprendre des travaux au niveau de leurs stades incessamment.
Pour d’autres aspects, comme l’éclairage dans ces mêmes enceintes, la FAF donne jusqu’à l’année prochaine pour s’y conformer complètement. D’ailleurs, Raouraoua a indiqué que l’audit des stades fait récemment va être remis au ministère de la Jeunesse et des Sports dès aujourd’hui. Par contre, l’orateur s’est dit intransigeant en ce qui est des centres de formation.
«Leurs travaux devront débuter immédiatement, dira-t-il, du moment que l’Etat va octroyer aux clubs des assiettes de terrain et des crédits». En tout cas, selon le président de l’instance footballistique algérienne, ces clubs professionnels vont être sous la loupe d’une «structure de contrôle des clubs» qui sera créée incessamment. Celui-ci a tenu, néanmoins, à préciser que ce statut
n’est nullement éternel. Si une équipe donnée ne satisfesait pas l’année prochaine les conditions requises au cahier des charges ou si elle recule par rapport à certains aspects, elle pourrait se retrouver en division inférieure. Raouraoua a tenu également à donner des éclaircissements relatifs à certains aspects de cette nouvelle démarche.
Ainsi, dès l’année prochaine, le capital des sociétés des clubs sportifs doit couvrir les frais de fonctionnement. Sur un autre plan, dans un souci d’assurer une certaine stabilité au sein des clubs, dès la saison 2011 – 2012, les contrats des joueurs d’une durée inférieure à trois ans ne seront plus acceptés.
En somme, pour Raouraoua, l’Algérie est entrée dans la professionnalisation par la grande porte. Même si les débuts seront difficiles, il souhaite, néanmoins, que le championnat algérien puisse s’arrimer avec ceux des pays, dont ce sport a atteint un stade avancé, dans peu de temps.
A. A