La participation algérienne au festival de Cannes 2013,Allouache, Hakkar, Hamidi à la conquête de la croisette

La participation algérienne au festival de Cannes 2013,Allouache, Hakkar, Hamidi à la conquête de la croisette

Le cinéma algérien avec ses contrastes sera bel et bien présent sur la Croisette

Comme chaque année, l’Algérie sera présente sur la Croisette à ce rendez-vous incontournable du cinéma international.

Le 18 avril prochain, la direction du Festival de Cannes annoncera officiellement sa sélection pour le plus prestigieux et le plus attendu des festivals de cinéma dans le monde. Plus de 27 pays concourent pour la grande messe du 7e art mondial.

Comme chaque année, l’Algérie sera présente sur la Croisette à ce rendez-vous incontournable du cinéma international. Et malgré les retards dans la production des films, les cinéastes algériens partirons comme chaque année en rangs dispersés. Les films algériens produits par l’Algérie et les films algériens produits par la France vont tout de même parader sous la bannière des Verts.

A ce titre, le cinéaste qui a le plus l’assurance de figurer dans la sélection de Cannes pour 2013, c’est bien Merzak Allouache. Fort de sa participation et de son coup médiatique en 2012 avec Le repenti, Merzak Allouache a presque assuré sa place avec sa nouvelle production Les Terrasses. Mais contrairement au film Le Repenti, le film Les Terrasses est financé par le ministère de la Culture par le biais du Fdatic et Allouache ne viendra pas à la Croisette soutenu à 100% par la production française.

De plus, Les Terrasses, tourné en un temps record de 21 jours et dont une copie de travail a été envoyée au comité de sélection à Cannes, n’aura pas la même dimension politique et artistique que le film Le Repenti. Allouache qui investit toujours dans le thème de la tragédie nationale et de la détresse de la femme algérienne durant cette période, raconte dans son film l’histoire d’une femme qui avait été kidnappée, violée et détenue en otage pendant cinq ans par des terroristes et qui reviendra dépressive et enceinte à la maison familiale. Avec ce personnage interprété par Amal Kateb (jeune réalisatrice qui vient du court métrage), le film aura la lourde tâche de maintenir le succès du film le Repenti sur la croisette. Mais les producteurs français de Merzak Allouache qui lui ont garanti place dans l’une des sections du festival «La Quinzaine des réalisateurs» ou «Un certain regard» sont gourmands et veulent décrocher une place sur la haute marche de la Croisette, dans la «Sélection officielle» du festival.

La section qui ouvre droit à une Palme d’or. Pour ce faire, la distributrice française du film de Allouache, Sophie Dulac, a choisi de sortir le film Le Repenti demain le 10 avril à une semaine de la conférence de presse annonçant les films sélectionnés, avec cette expression sur l’affiche diffusée dans un journal français: «Le film politique du dernier festival de Cannes» et cela pour faire le buzz médiatique sur son candidat Allouache. Mais Allouache, ne sera pas seul en lice pour représenter l’Algérie à Cannes: Amor Hakkar a également déposé son nouveau film La Preuve au niveau du comité de sélection du Festival de Cannes à Paris. Amor Hakkar, (le plus iranien dans le traitement des cinéastes algériens), présente un film émouvant sur un phénomène mal exploité par nos cinéastes: la stérilité masculine.

Des thèmes simples mais fort dans la résonance du cinéma universel. Le film La preuve mettra en vedette l’un des comédiens utilisé par Merzak Allouache dans le film Le Repenti Nabil Asli. Amor Hakkar, qui avait raté de peu la sélection à Cannes avec son magnifique La maison jaune, visera une sélection dans l’une des sections de ce rendez-vous important du cinéma international. Un autre Algérien vivant en France pourrait être sélectionné au nom de l’Algérie, c’est Mohamed Hamidi avec son film Né quelque part, avec dans le rôle principal Jamel Debbouze. Le film raconte l’histoire de Farid, un jeune homme d’origine algérienne, vivant en France, qui, lors d’un séjour dans son pays d’origine pour régler une affaire de famille, se fait voler ses papiers. Farid est contraint de rentrer en France via les filières clandestines. Même si le réalisateur n’est pas connu sur la scène cinématographique française, il pourra compter sur la vedette Debouzze pour introduire ce film produit par Nicolas Duval, Yann Zenou et surtout Laurent Zeitoun, et convaincre le comité de sélection pour décrocher une place au soleil sur le sable d’or de la Croisette.

Enfin, un autre candidat pour une sélection algérienne est pressenti à Cannes. C’est Tariq Teguia avec son dernier film Ibn Battuta qui évoque l’histoire d’un journaliste d’investigation algérien qui mène une enquête en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (Irak, Liban,…), sur les traces des espoirs et combats du monde arabe. Un sujet capteur pour le comité de sélection du Festival de Cannes, qui sélectionne tout film en rapport avec la révolution arabe. Mais Tariq Teguia, qui est un habitué du festival de Venise, pourrait être écarté de la Quinzaine. Quoi-qu’il en soit et malgré le retard des productions pour le 50e anniversaire de l’Indépendance, le cinéma algérien avec ses contrastes, ses querelles et sa particularité politique sera bel et bien présent sur la Croisette. Il aura le soutien médiatique et logistique de l’Aarc qui sera chargée comme l’année dernière d’organiser le stand algérien à Cannes et programmer une journée du cinéma sur la Croisette, pour faire connaitre les productions algériennes pour l’horizon 2013.