Des membres de « l’Association nationale des Pieds noirs progressistes et leurs amis » (ANPNPA), venus à Constantine, dans le cadre d’un programme d’amitié et d’échanges, ont affirmé mercredi que la lutte des Algériens pour libérer leur pays « était juste et justifiée », soulignant « militer pour un rapprochement des peuples français et algérien ».
Se déclarant favorables à « l’écriture d’une histoire lucide et dépassionnée entre la France en Algérie », Jacques, Victor, Rémy et plusieurs de leurs amis, ont évoqué une « responsabilité à assumer », un « devoir de mémoire » et un « avenir solidaire ».
Ils ont fait part à l’APS, de leur volonté à « redéfinir le terme +Pied noir+ », soutenant que le +Pied noir+ « n’est pas nécessairement ce nostalgique du régime colonial et encore moins de l’Algérie française ».
Rencontré à El Khroub, à quelques kilomètres à l’est de Constantine, Jacques Pradel, 69 ans, natif de la ville de Tiaret et président de l’ANPNPA, a précisé que son association « milite pour une amitié forte entre les peuples français et algérien et oeuvre à renforcer les échanges entre les deux pays ».
M. Pradel a insisté sur les termes « Pieds noirs » et « progressistes » dans l’appellation de l’Association pour expliquer que ces deux vocables « se suivent dans un souci de donner une autre définition au +Pied noir+ qui n’est pas forcément un nostalgique du système colonial ou un militant du Front National, raciste, mais plutôt une personne ouverte, qui réfléchit et croit que la lutte des Algériens pour la libération de leur pays était juste et justifiée ».
Sur le terrain, l’ANPNPA oeuvre, selon son président, à contribuer à faire connaître la réalité du régime colonial imposé à l’Algérie : « Nos voyages en Algérie procèdent d’une volonté d’apporter des éclaircissements, de démontrer que des +Pieds noirs+ avaient dénoncé, à l’époque, les injustices de ce régime et avaient manifesté ouvertement leur solidarité avec le peuple algérien » en lutte pour son indépendance.
M. Pradel revient sur un voyage des membres de cette association, en mai dernier à Guelma, lors de la commémoration du 68e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 pour affirmer que, par leur présence, les membres de l’Association entendaient « condamner sans réserve le système colonial imposé à l’Algérie, ainsi que toutes les injustices et les violences commises ».
Il a également évoqué les rencontres des membres de l’ANPNPA avec des anciens moudjahidine, des jeunes et particulièrement des acteurs de la Révolution algérienne, à l’image de Louisa Ighilahriz et Ali Haroun.
Des rencontres qu’il a qualifiées de « très enrichissantes où il était à chaque fois décelé une volonté sincère d’aller de l’avant dans les relations entre les peuples français et algérien ».
Le président de l’ANPNPA reconnaît « garder toujours en mémoire » les atrocités et crimes commis par la sinistre Organisation de l’Armée Secrète (OAS) dans les rues d’Oran, à la veille de l’indépendance de l’Algérie.
Créée en 2008, l’ANPNPA regroupe des Français originaires d’Algérie qui avaient choisi de s’engager aux côtés des Algériens dans leur combat libérateur et qui furent témoins des atrocités commises par les forces coloniales.