L’Algérie est entrée dans une nouvelle phase de lutte contre le terrorisme, une ère marquée par l’institutionnalisation de cette lutte. C’est la conclusion à laquelle est arrivé Noureddine Ayadi, expert dans le domaine du terrorisme, et qu’il a exposée dans un séminaire sur le sujet de la lutte contre la criminalité organisé hier à Alger.
M. Ayadi a relevé que l’Algérie «n’a cessé d’enrichir ce dispositif sur la base de sa propre expérience et en conformité avec les normes internationales, en application notamment depuis le 11 septembre 2001, avec l’adoption de différentes résolutions du Conseil de sécurité».
Il a abordé, dans ce contexte, les mesures prises par l’Algérie pour la mise en œuvre de ces résolutions, à travers la mise en place de structures de soutien juridique et judiciaire, administratif, sécuritaire et diplomatique, et en coopérant «activement» avec les différents comités et autres structures techniques au niveau des Nations unies. Il a cité, à ce titre, les dispositions législatives prises par l’Algérie pour se conformer aux résolutions internationales en matière de lutte antiterroriste, faisant remarquer que l’Algérie est «partie prenante de toutes les conventions et instruments internationaux juridiques».
M. Ayadi a abordé aussi le mécanisme mis en place au niveau de la présidence de la République qui «coordonne l’action interne et internationale» de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste et qui a servi de passerelle avec les mécanismes des Nations unies, l’Union européenne et toutes les entités multilatérales et les institutions nationales concernées. Cette structure, a-t-il dit, a établi des mécanismes plus techniques tels que «la cellule de traitement et de renseignement financier qui se charge de toutes les questions de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent». L’Algérie s’est dotée d’une loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme depuis 2005, alors qu’un autre texte relatif à la cybercriminalité est en cours d’élaboration. M. Ayadi a souligné que l’Algérie attend de cette coopération une meilleure connaissance des législations internationales et des systèmes de traitement automatisé de données, de même qu’elle a exprimé des besoins d’assistance technique concernant les procédures relatives à l’extradition, à l’exécution des mandats d’arrêt internationaux et des commissions rogatoires.
Le conférencier s’est félicité de «la prise de conscience» internationale de la nécessité de conjuguer les efforts en vue d’éradiquer le terrorisme, expliquant que l’Organisation des Nations-Unies a inscrit cette lutte «au cœur de ses préoccupations», en élaborant une stratégie antiterroriste mondiale et «en décidant d’engager toute son autorité politique, morale, juridique et diplomatique en faveur des efforts de la communauté internationale».A préciser que le séminaire se poursuit pour trois jours, au cours desquels d’autres spécialistes vont intervenir.