La gendarmerie dresse un constat alarmant de la criminalité, 310 gangs recensés en Algérie

La gendarmerie dresse un constat alarmant de la criminalité, 310 gangs recensés en Algérie

Les rues sont devenues régulièrement le théâtre d’affrontements entre bandes rivales

L’examen des statistiques permet de relever une augmentation considérable de 20,04% en matière d’affaires de criminalité traitées par rapport au premier semestre 2012.

La violence ne cesse de prendre des proportions inquiétantes ces derniers temps dans la capitale où certains quartiers dans les grandes villes sont devenus des espaces de démonstration pour un nouveau fléau: les gangs. Les rues sont devenues régulièrement le théâtre d’affrontement entre bandes rivales de la jeune délinquance armés généralement d’armes blanches. Contacté par nos soins, le lieutenant-colonel Abdelmadjid Kerdoud, directeur de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale a tiré la sonnette d’alarme en mettant l’accent sur la montée inquiétante de la criminalité. Il a affirmé que 7 596 affaires ont été traitées au cours des dix derniers mois de l’année et la majorité résolue ont été constituée d’atteintes contre les personnes et les affaires liées au crime organisé.

L’officier supérieur a relevé le traitement par les services de la gendarmerie du démantèlement de plus de 3100 associations de malfaiteurs à travers le pays, l’arrestation de 756 personnes pour 3561 crimes, 58.815 délits et 238 contraventions et exécuté 5838 mandats de justice. Ces affaires concernent la criminalité de droit commun, la criminalité organisée, les infractions aux lois spéciales et l’exécution des mandats de justice. L’examen des statistiques présentées permet de relever une augmentation considérable de 20,04% en matière d’affaires traitées par rapport au premier semestre 2012, ce qui signifie une moyenne de plus de 230 affaires par jour. Tous types d’infractions confondus sont signalées quotidiennement. Selon le lieutenant-colonel, les affaires traitées par les unités de la Gendarmerie nationale en matière de lutte contre la criminalité durant les 10 derniers mois de 2013 mettent en évidence une augmentation constante de la criminalité dans toutes les wilayas. Ainsi, la criminalité a augmenté à Alger de 7,29%, à Oran de 4,79%, à Sétif de 4,58%, à Blida de 3,90%, à Tlemcen de 3,62% et à Sidi Bel Abbès de 3,49%. «Le démantèlement de 311 associations de malfaiteurs dont 321 personnes ont été arrêtées, (écrouées 175) personnes constituent 27,89% des atteintes publiques avec une baisse de 34,60% par rapport à la même période de 2012», indique la même source qui précise une augmentation de 17,14% en matière d’affaires traitées et une hausse de 9,63% en matière de personnes arrêtées dans le crime de droit commun, notamment les atteintes contre les personnes. «Une hausse des atteintes contre les personnes de 24,40% par rapport à la même période de l’année 2010, dont les coups et blessures volontaires représentent plus de 60% soit 8431 affaires ont été traitées des atteintes contre les personnes avec +22,45%», précise l’officier supérieur en notant que 332 affaires d’homicide volontaire ont été traitées ce qui représente 2,44% des atteintes contre les personnes, soit un peu plus de 17,73% par rapport à 2012. Au chapitre du volume global des atteintes contre les biens, une hausse de 12,08% par rapport à la même période en 2012.

L’atteinte contre la famille et les bonnes moeurs représente plus de 1800 affaires traitées qui relèvent pour 52,6% de la criminalité de droit commun. Les attentats à la pudeur et les viols constituent respectivement 65,75% et 13,50% des atteintes contre la famille et les bonnes moeurs avec une hausse de 14,03% et une stabilité par rapport aux 10 premiers mois de l’année précédente. «Compte tenu de la recrudescence et de la gravité de certains délits commis par des enfants de moins de 18 ans, la délinquance des mineurs compte aujourd’hui parmi les problèmes sociologiques qui affectent le plus la société algérienne et mettent en difficulté la symbiose et le bien-être de la cellule familiale», souligne un sociologue averti en ajoutant qu’«il faut garder à l’esprit que nul ne naît enclin à la défiance des règles qui régissent la vie en société, et qu’un premier délinquant peut se mettre définitivement en marge de la société et devenir un grand criminel, s’il n’est pas convenablement pris en charge dès son premier écart de conduite».