La femme algérienne doit s’impliquer davantage dans l’action politique (Djaafar)

La femme algérienne doit s’impliquer davantage dans l’action politique (Djaafar)

La ministre déléguée chargée de la Famille et de la condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaafar a appelé, jeudi à Alger, la femme algérienne à s’impliquer davantage dans l’action politique, notamment au sein des assemblées élues.

Lors d’une journée d’étude sur la participation politique de la femmeen Algérie, Mme Djaafar a souligné que la femme algérienne doit s’impliquer davantage dans l’action politique, notamment au sein des assemblées élues, en prévision des prochaines échéances électorales de 2012.

Rappelant « le grand écart » entre la participation de la femme et celle de l’homme au parlement, la ministre a exprimé le souhait de voir le parlement adopter le projet de loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues qui a fait jeudi l’objet de débat par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Cette loi permettra de renforcer le rôle de la femme en tant que partenaire efficace dans les efforts de développement, ce qui contribuera à promouvoir la démocratie et renforcer les fondements de la gouvernance basée sur l’égalité et la justice.

La ministre a également souligné l’importance du projet qui, a-t-elle précisé, permettra à la femme de s’impliquer davantage dans la société et la décision politique. « Il est inconcevable que des parties évoquent, aujourd’hui, l’incompétence de la femme algérienne dans la pratique de l’action politique », a-t-elle ajouté.

Dans ce sens, elle a salué le projet de loi qui émane de la volonté du président de la République d’assurer une plus large représentativité de la femme algérienne sur le plan politique, indiquant « cette femme qui a démontré sa compétence dans différents domaines doit arracher ses droits et consacrer le principe d’égalité entre les deux sexes, comme prévu par la constitution et les lois ».

Elle a, par ailleurs, reconnu la faible présence de la femme sur la scène politique, notamment au sein des assemblées élues (trois femmes seulement sont présidentes d’APC à travers tout le territoire national) par rapport à leur nombre au sein de la société et de l’électorat.

Mme Djaafar a également appelé la femme à travailler davantage et

à mieux s’organiser dans des cadres qui lui permettent d’accéder aux assemblées

élues.

La représentante du gouvernement souhaite que l’année 2012 soit le début d’une intégration efficiente de la femme algérienne dans le domaine politique, lui permettant ainsi d’affirmer son aptitude à s’engager dans l’action politique.

Intervenant à l’occasion de cette rencontre, la coordonnatrice du Programme des Nations Unies pour les femmes, Mme Imène Hayef, a relevé les efforts consentis par cet organisme onusien dans le domaine de la promotion du rôle politique de la femme, notamment après la création, en 2010, d’une instance spéciale pour l’égalité entre les deux sexes et la participation politique de l’élément féminin.

Mme Hayef a, dans ce contexte, salué les efforts de l’Algérie visant à promouvoir le rôle de la femme dans le domaine politique, notamment la décision politique relative à la soumission au parlement d’une loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues.

La représentante des Nations Unies a indiqué que le nombre de femmes détentrices de diplômes supérieurs en Algérie était égal à celui des hommes (830.000 selon des statistiques datées de 2008) d’où la nécessité de garantir l’égalité des chances.

Dans une intervention intitulée « La citoyenneté de la femme entre la théorie et la pratique », Mme Zoubida Assoul, experte en droit, a souligné qu’en dépit du fait que la législation algérienne « ne prévoit aucune discrimination entre l’homme et la femme en matière de droits et de devoirs, la participation de la femme se dégrade d’année en année ».

Mme Assoul a indiqué, devant les représentantes de différents secteurs et de la société civile en Algérie, que l’Algérie occupait la 117ème place (parmi les vingt dernières) dans le classement mondial relatif à la représentation de la femme au parlement.

Elle a, dans ce sens, souligné la nécessaire prise de conscience par la femme de son rôle et sa place au sein de la société, appelant cette dernière à arracher ses droits face « à l’égoïsme masculin » de différents partis.

Les participantes à cette journée d’étude ont souligné leur attachement au quota de 30% des listes des assemblées élues tel que prévu par le projet de loi organique fixant les modalités d’élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues au lieu de la proposition émise par la Commission des affaires juridiques et administratives et des libertés portant réduction de ce taux à 20%.

La majorité des participantes ont refusé en bloc cet amendement qui s’oppose, selon elles, avec l’article 31 bis de la Constitution, indiquant que cet amendement « fait fi de volonté politique ».

Loin de tout conflit entre la femme et l’homme, le dit projet de loi, tel que défini par le Conseil des ministres « est susceptible d’aboutir à une association et une complémentarité entre les citoyens pour une Algérie forte et capable de relever les défis », soulignent les participantes.

Les femmes présentes à cette rencontre ont adressé un message ouvert aux membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans lequel elles ont souligné leur attachement au quota de 30 % et leur refus de toute « manipulation » de la place et du rôle de la femme algérienne dans la société, ses combats et ses sacrifices