Khaled Nezzar : « Nous avions agi dans l’intérêt de l’Algérie »

Khaled Nezzar : « Nous avions agi dans l’intérêt de l’Algérie »

Khaled Nezzar défend toujours l’arrêt du processus électoral de janvier 1992 et en assume le actes. Le Général à la retraite ne veut visiblement pas se taire face à la multiplication des témoignages sur cette période cruciale dans l’histoire de l’Algérie.

« Nous avions agi dans l’intérêt de l’Algérie. Notre objectif était uniquement la stabilité de l’Algérie », explique, aujourd’hui encore, l’ancien Ministre de la défense. Khaled Nezzar, interrogé par Echorouk, a expliqué que l’armée algérienne « n’avait absolument pas l’intention d’excommunier qui que ce soit » lors de l’arrêt du processus électoral de janvier 1992. « Nous avions des informations selon lesquelles les FIS allait s’accaparer 2/3 des suffrages qui allaient être exprimés au deuxième tour. Notre inquiétude était d’autant plus grande que nous savions que la majorité de la population n’allait pas voter ».

Khaled Nezzar accuse Ahmed-Taleb Ibrahimi, Abdelaziz Belkhadem et Madani Mezrag de dire des « contrevérités ». Les trois hommes ont raconté, ces derniers temps, leurs versions des faits sur cette période de l’histoire de l’Algérie. L’ancien Ministre de la défense et membre du Haut comité d’Etat (HCE) confirme par contre que l’armée n’avait pas utilisé uniquement la force. Il rappelle, avec force détail, que des émissaires avaient été envoyés aux dirigeants du parti dissous. En vain. Et il se pose la question sur le fait que les dirigeants du FIS avaient accepté de céder certains portefeuilles ministériels sauf ceux de l’Education, de la Culture et des Affaires sociales. « Vous pensez que c’est une simple coïncidence si Ennahdha revendique la même chose en Tunisie ? », interroge-t-il.

L’ancien homme fort de l’Algérien, qui a pris depuis sa retraite, répète toujours et probablement pour l’éternité que « le président Chadli avait démissionné de son propre chef ». Le défunt président « avait compris que la situation était ingérable ». Autre conviction de Khaled Nezzar : « Les islamistes étaient déjà armés ». Pis encore, les « moudjahidine d’Afghanistan » avaient été armés par les Occidentaux avant qu’ils ne se retournent contre eux, croit savoir l’ancien ministre de la Défense Nationale.