“On ne peut construire des salaires sur la base du pouvoir d’achat”
La revalorisation du Salaire national minium garanti a un coût. Le premier ministre Ahmed Ouyahia l’a estimé à » 90 milliards de dinars » et le ministre des Finances, Karim Djoudi, l’a réaffirme, hier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
En gros, ce sont pas moins de » 1 500 milliards de dinars qui représentent la masse salariale, ce qui est une contrainte » a-t-il déclaré. Le souci du gouvernement, poursuit le ministre, est d’arriver à asseoir une politique salariale basée sur la » productivité « .
Karim Djoudi, a été très précis sur ce dossier, en soulignant » qu’on ne peut pas construire des rémunérations basées sur des aspects de pouvoir d’achat « . » Le schéma est clair, il faut créer plus de valeur ajoutée pour la redistribuer mais actuellement nous ne produisons pas assez de richesse « , a-t-il dit.
Des discussions seront d’ailleurs entamées prochainement avec les différentes parties notamment le patronat, afin de leur expliquer davantage la politique de l’Etat en matière de soutien à la production nationale. Des mesures inscrites dans la loi de finance complémentaire 2009 et qui seront en majorité reconduites dans la loi de finances 2010.
A ce propos, le ministre défend ces dispositions qui visent, a-t-il rappelé, à « protéger et développer l’économie nationale » auxquelles même les plus sceptiques « adhérent aujourd’hui « . Ainsi, a affirmé le ministre des Finances le gouvernement ne fera pas marche arrière car il s’agit de » sécuriser les transactions en toute transparence à travers le crédit documentaire ».
Néanmoins, il a déclaré que des facilitations dans le but d’affiner les modalités de travail des clients qui importent des intrants avec les banques, seront prises , annonçant au passage une prochaine rencontre entre les deux parties, en présence de l’UGTA, comme souhaité lors de la dernière tripartite. Abordant le contenu de la loi de finances 2010, il a mis en avant la volonté de l’Etat à réduire la pression fiscale sur les entreprises à travers diverses dispositions.
Mais les entreprises sont appelées, en parallèle, à s’acquitter de leurs fiscalités. Toute entreprise qui n’a pas assaini sa fiscalité n’a pas le droit de transférer les dividendes , a-t-il lancé, soulignant que, certaines qui sont touchées par le contrôle fiscal ont » commencé à payer alors que d’autres sont en situation de contentieux « .
Pour le cas de Djezzy, Karim Djoudi, a précisé que l’entreprise a subi au même titre que plusieurs grandes entreprises un contrôle fiscal il y a une année et demie qui nécessite un « redressement « .
L’occasion pour le ministre d’évoquer le recouvrement de la fiscalité de manière générale estimant qu’il a enregistré une bonne croissance de l’ordre de 23% sur le premier semestre de l’année 2009. Le dispositif mis en place, poursuit- il, est « plus cohérent reposant sur un contrôle interne et externe et des fichiers communs ».
Autre performance, celle des banques qui ont connu un » bon rythme en matière de financement des PME « . Pour ceux qui disent que les banques ne jouent pas le jeu, Karim Djoudi répond par le taux de » 18% de crédits alloués à l’économie « , ajoutant que » toute liquidité ne doit pas être transformée en crédit « .
D’autant que la fiscalité pétrolière est en baisse de « 50% » en raison de la chute des prix du baril de pétrole. En terme de croissance économique, elle reste soutenue et tirée par la demande publique. D’où les forts taux enregistrés dans des secteurs clés comme » le BTPH les services et l’agriculture « .
Abdelghani M