«Pour l’instant, je me concentre sur mon club»
«Si j’avais privilégié l’argent, j’aurais choisi l’ESS»
Recruté durant le dernier mercato par la JSK pour apporter plus d’assurance au poste de gardien de but, l’ancien sociétaire du Nasria, Malik Asselah, n’a pas tardé à prendre ses marques dans son nouveau club et à s’y imposer comme titulaire indiscutable.
Agé de 24 ans seulement, Asselah, et à l’image de son club, est en train de faire sensation dans la plus prestigieuse des Coupes africaines, en l’occurrence la Ligue des champions.
Excellent, notamment dans le jeu aérien et dans les face-à-face, l’enfant de Kouba s’affirme déjà comme l’un des jeunes talents du football algérien, et le chemin est tout tracé pour lui afin de rejoindre très bientôt les rangs de la sélection nationale.
Auteur d’une partie époustouflante vendredi dernier lors du match de la cinquième journée de la Ligue des champions, face à la redoutable formation égyptienne d’Al Ismaily, Asselah a joué avec brio, en annihilant toutes les tentatives répétées de ses adversaires et à garder sa cage inviolée durant les 90 minutes de la partie. Un talent né, qui n’attend que sa chance pour briller davantage.
«Pour l’instant, je me concentre sur mon club»
La JSK a conforté sa première place du groupe B, en s’imposant difficilement face à la coriace formation d’Al Ismaily. Le match n’a nullement été facile pour vous, n’est-ce pas ?
Et comment ! On a vraiment souffert durant cette rencontre, et beaucoup sué. L’adversaire a sorti un grand match et nous a considérablement compliqué la tâche.
On était certes qualifiés pour les demi-finales bien avant, mais on avait à cœur de remporter les trois points et procurer encore plus de joie à nos supporters, qui se sont déplacés en force au stade pour nous encourager. On a bien tenu le coup jusqu’au bout et ce but marqué en toute fin de match est venu récompenser tous nos efforts.
Une victoire sous forme de cadeau à l’adresse de vos fans à l’occasion de l’Aïd…
Effectivement. Nous, les joueurs, on voulait vraiment gagner le match pour permettre à nos supporters de célébrer de la meilleure des façons la fête de l’Aïd. Je pense qu’on a fait ce qu’il fallait, et voir le public au stade chanter et danser de la sorte était pour nous une fierté de plus.
Maintenant que vous avez assuré la première place du groupe, quel adversaire souhaitez-vous rencontrer en demi-finale ?
Croyez-moi, je n’ai pas de préférence particulière. Que ce soit l’ES Tunis, le TP Mazembe ou bien l’ES Sétif, il n’y a aucun problème (NDLR : entretien réalisé avant-hier). Il ne faut pas se soucier du nom de nos adversaires. On doit rester concentrés et surtout prêts à affronter n’importe quel club qui se présentera à nous. La JSK a prouvé durant ce parcours qu’elle avait du caractère et qu’aucune équipe ne lui faisait peur.
Parlons de vous à présent. Lors de ce match face à Al Ismaily vous avez été héroïque en sauvant votre équipe de pas moins de quatre buts tout faits. Quel commentaire faites-vous sur cela ?
C’était mon devoir de veiller à ce que mes cages restent vierges, c’est tout. Je ne considère pas ma prestation durant cette rencontre d’héroïque ou quelque chose dans le genre, car je n’ai fait que mon boulot.
Néanmoins, c’est toujours réconfortant de sortir de telles prestations dans ce genre de grands matchs internationaux. Cela me permet d’acquérir de l’expérience et d’élever encore plus mon niveau de jeu.
L’entraîneur hollandais d’Al Ismaily, Mark Wotte, vous a beaucoup encensé à la fin du match. Il a affirmé que la JSK avait de la chance d’avoir un gardien comme vous…
Croyez-moi, ça me fait vraiment plaisir d’entendre ça, surtout lorsque ça vient de l’entraîneur de l’équipe adverse. Ce coach a été fair-play et a accepté la défaite en toute sportivité. C’est dans ce genre de contexte qu’on aime jouer nos rencontres.
Vous avez reçu un nouveau carton jaune durant ce match, ce qui vous privera du dernier match de ce groupe face à la formation de Heartland FC…
Oui, en effet, mais en tout cas, la JSK n’a pas à se soucier en ce qui concerne le poste de gardien de but, puisque Berrefane et Mazari sont de très bons keepers.
Après le tirage au sort, tout le monde ou presque s’accordait à dire que la JSK trouverait énormément de difficultés pour se distinguer et se qualifier pour la première fois de son histoire aux demi-finales de cette Ligue des champions, surtout avec la présence de deux grands clubs d’Egypte, en l’occurrence Al Ahly et Al Ismaily…
C’est clair qu’au début on ne nous donnait pas favoris. Tout le monde disait qu’à la JSK il y avait essentiellement des jeunes joueurs, manquant d’expérience, et que face aux Egyptiens ce sera bien difficile.
Je pense que ces jeunes joueurs ont prouvé leur mérite et ce qu’ils avaient réellement dans le ventre. L’expérience est, certes, nécessaire dans ce genre de compétition, mais avec la volonté et le cœur on peut tout surmonter.
Quel est le secret de la réussite de cette JSK 2010 ?
Notre secret, c’est le groupe, tout simplement. On n’a pas de stars, mais on a un groupe de joueurs talentueux et surtout de bonne famille. On pense plus au collectif qu’à nous-mêmes, et c’est ça qui a fait et fera notre grande force cette saison, Inch’Allah. Je peux ajouter une chose…
Oui, bien sûr…
Le mérite de notre excellent parcours revient aussi au staff technique et au président Hannachi. Il faut dire qu’on n’a manqué de rien et que tous les moyens ont été mis à notre disposition. Je n’oublierai pas aussi le retour en force de nos supporters qui prouvent que lors des grands rendez-vous ils savent répondre présents.
Vous n’avez pas perdu de temps pour vous affirmer dans votre nouvel environnement, et arracher cette place de titulaire…
Oui, je dois dire que mon intégration s’est très bien déroulée. Je n’ai pas du tout trouvé de difficultés à m’adapter, étant donné que je connaissais déjà la majorité des joueurs.
Donc, vous avez fait le bon choix de signer à la JSK en juillet dernier…
En effet. Si j’ai choisi la JSK, c’est uniquement par conviction. J’ai privilégié l’aspect sportif avant tout.
L’aspect financier a joué son rôle aussi, non ?
Croyez-moi, si j’avais donné la priorité à l’argent, je n’aurais pas signé à la JSK. Les sollicitations ne manquaient pas à cet effet. Déjà, alors que j’étais en train de parapher mon contrat en faveur de la JSK, le président de l’ESS, Serrar, m’appelait encore sur mon portable pour essayer de me convaincre d’opter pour son club. Je lui ai expliqué que mon choix était déjà fait, et c’était celui du cœur.
Après vos débuts réussis en Coupe d’Afrique, votre nom a été cité pour intégrer très prochainement les rangs de l’EN. Une consécration de plus pour votre carrière…
Sincèrement, je ne veux pas trop aborder ce sujet. Je préfère me concentrer sur mon club et laisser les choses venir tout doucement.
Jouer pour l’EN et défendre les couleurs de l’Algérie est le rêve de n’importe quel joueur. J’espère avoir cette chance un jour.
Une grande carrière passe par l’EN aussi…
Oui, c’est vrai. Chaque joueur souhaite jouer pour la sélection de son pays. Moi, en tout cas, je resterai toujours à sa disposition et lorsqu’on me fera appel j’essayerai d’être à la hauteur. C’est tout ce que j’ai à dire.
On dit que la JSK préfère jouer au stade du 1er-Novembre, car ses joueurs ne sont pas en mesure d’imposer leur jeu comme ils le font actuellement dans un grand stade comme celui du 5-Juillet. Que dites-vous sur cela ?
Les gens doivent savoir que le stade de la JSK c’est le 1er-Novembre de Tizi Ouzou, pas celui du 5-Juillet. Ce dernier ne nous a jamais fait peur, et si la direction a choisi de nous domicilier à Tizi c’est uniquement pour rester au contact de nos supporters. On a joué dans un stade vaste au Caire, et vous avez bien vu qu’on s’en est bien sortis.
On vous laisse conclure…
Je tiens à dédier nos victoires, notamment celles face aux clubs égyptiens, à tous les supporters de la JSK, du NAHD, aux gens d’Ighil Imoula et du quartier Panorama de Kouba. C’est l’Algérie qui est sortie victorieuse, pas uniquement la JSK.
Il a créé l’événement à Bou Ismaïl
Avant-hier soir, et au lendemain du retentissant succès arraché face Al Ismaily, le portier Malik Asselah a fait une petite virée à la ville de Bou Ismaïl, en compagnie de son frère, pour rendre visite à un ami.
Il n’a pas tardé à être reconnu et tout le monde s’empressait pour prendre des photos souvenir avec lui afin d’immortaliser l’instant avec le guerrier kabyle. Il faut dire qu’à Bou Ismaïl, il y a beaucoup de supporters de la JSK.