La transaction a été close, elle sera finalisée d’ici septembre ou au plus tard d’ici la fin de l’année.
Seconde mi-temps, nouveau souffle et nouveau départ pour le plus grand opérateur de la téléphonie mobile en Algérie, Djezzy. Cette énergie vient d’être distillée par l’arrivée pour une visite de deux jours, à Alger, de Jo Lunder, patron du groupe Vimpelcom. «Le conflit Djezzy, c’est du passé. On a épuré toutes les dettes, réglé les différends. Nous sommes des partenaires sans conflits, nous repartons sur de bonnes bases, des bases solides», a déclaré, hier, Jo Lunder, lors de la rencontre avec des rédacteurs en chefs de certains titres de la presse écrite à l’immeuble Djezzy de Bir Mourad Raïs à Alger.
A voir la détermination de ses dirigeants, il faut s’attendre à un retour tonitruant de l’opérateur Djezzy, maintenant que l’étau financier s’est desserré sur cet opérateur. Lors de son séjour à Alger, le patron de Vimpelcom a affirmé avoir rencontré les 20 talentueux employés de Djezzy. Il s’est dit impressionné par leur niveau de compétence, leur niveau de management et leur intelligence. Il s’est également entretenu avec les hauts responsables algériens dont le ministre des Finances. «L’entretien a été très fructueux et j’ai été impressionné par sa maîtrise du dossier et sa compréhension.
On a avancé dans nos discussion et on a tout assaini.» Didactique, le président-directeur général de Djezzy à Alger, Vincenzo Nesci, a résumé cette dynamique en trois temps: « Après avoir mis en place la procédure du règlement des litiges, on s’est attaqué à l’accord de partenariat qui consiste dans un premier temps à l’apurement des contentieux, des discussions sur la vision future de Vimpelcom en Algérie et enfin la construction d’un plan business qui sera un agenda, une feuille de route à suivre.» La machine Djezzy semble donc redémarrer à en croire le conférencier, Jo Lunder.
«Le lancement de la 3G se fera très prochainement, il s’agit de petits règlements administratifs», a-t-il promis sans préciser de date exacte. La certitude est que «Djezzy mettra en place un système réseau 3G robuste et fiable pour ses clients». Simultanément au lancement de la 3G, l’opérateur se propose également de lancer la 4G dans certaines grandes villes. Il estime que c’est faisable techniquement et il s’agit surtout de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents. «Nous devons rattraper le retard qu’on a accumulé depuis longtemps en Algérie» lâche le conférencier.
La stratégie semble bien ficelée et le géant Vimpelcom ne se nourrira pas de merles dans une niche de grives. «On ne se contentera pas de téléphonie. Nous voulons développer tout un écosystème en Algérie allant de nouveaux services, de nouvelles techniques du développement de logiciels jusqu’aux services financiers de téléphonie. Ce qui va largement contribuer à une avancée économique du pays», a-t-il indiqué.
Vimpelcom, 7e opérateur mondial de télécommunications est présent dans 17 pays avec 220 millions de clients et une population de 753 millions. Vimpelcom est un acteur majeur, fort d’une authentique culture industrielle, d’une véritable stratégie de développement et d’une connaissance approfondie des TIC. Interrogé sur ses craintes par rapport au marché et au partenaire Algérie, l’hôte d’Algérie a été catégorique: «Lorsque nous avons fait l’acquisition d’Orascom Telecom en 2011, nous savions qu’il y a des conflits financiers entre cette entreprise et les autorités algériennes.
Aujourd’hui, tout a été réglé, cela d’une part, de l’autre, pour nous, le marché algérien est très attractif vu le potentiel et le haut BIP qui existe en Algérie.» Un plan d’investissement de cinq ans a été élaboré.
«Nous avons un partenariat robuste et solide et nous envisageons donc d’avoir un partenaire local solide pour nous guider dans notre démarche d’approcher le client algérien. Vimpilcom va jouer le rôle de développeur de Djezzy en Algérie», a révélé le conférencier expliquant que Djezzy gardera la même appellation, cependant, le logo subira un léger lifting qui sera révélé dans les prochaines semaines. Interpellé sur les salaires et le mécontentement exprimé par certains salariés de Djezzy à Alger, le patron du groupe a rassuré que son groupe «travaille dans la transparence, qu’il est crédible et s’aligne sur ce qu’il y a de mieux dans le pays».
Dans un contexte économique algérien ambitieux, propice à la croissance et aux investissements, Djezzy est fière d’être algérienne. Djezzy n’est pas simplement une entreprise de 4000 collaborateurs talentueux, c’est un solide écosystème de plus de 100.000 collaborateurs constitué de nombreuses PME.
Rappelons enfin que le groupe Vimpelcom a annoncé, le 18 avril dernier, la cession de 51% du capital de Djezzy au Fonds national d’investissement pour 2,643 milliards de dollars. L’actionnaire russe conserve toutefois le management du n°01 des télécoms en Algérie. L’État algérien, via le Fonds national d’investissement (FNI) s’empare de la majorité du capital de l’opérateur Djezzy.