Jean-Marie Pfaff : «Je viens en Algérie pour prendre ma revanche sur Madjer !»

Jean-Marie Pfaff : «Je viens en Algérie pour prendre ma revanche sur Madjer !»

C’est son agent, Mourad Bouchikhi originaire d’Ouled Sid Cheikh et du Maroc, qui nous a fait la traduction afin de permettre à Jean-Marie Pfaff de répondre aisément en flamand, sa langue maternelle. L’ancien gardien de but des Diables Rouges et du Bayern Munich s’est dit très impatient d’être parmi nous le 23 avril à Alger. Dès qu’il nous l’a passé au téléphone, Pfaff nous a lancé un sympathique : «Bonjour, comment allez-vous ?» en français. Dès le début de l’entretien, le Belge s’est empressé de répondre avec joie aux questions. «Vous allez le découvrir sur place. Pfaff est quelqu’un de très sympa. C’est lui qui va vers ses fans pour discuter avec eux et prendre des photos marantes avec eux. C’est le contraire de la star réservée. Il va vous étonner à Alger», nous a lancé Mourad Bouchikhi qu’on remercie au passage de nous avoir aidés dans ce chaleureux entretien.

D’abord, c’est un honneur de vous joindre pour vous faire parler du match du 23 avril à Alger aux côtés de Madjer…

Je suis très heureux et impatient de venir prendre part à cette fête du football qui aura lieu le 23 à Alger, à l’invitation de Rabah Madjer que je considère vraiment comme un frère et pas seulement un ami. Je suis très impatient de voir l’avion atterrir en Algérie.

Qu’est-ce que vous connaissiez de l’Algérie avant de croiser Madjer ?

A vrai dire, j’ai énormément de fans qui viennent prendre des photos avec moi et qui me disent qu’ils sont Algériens. J’ai toujours eu d’excellents rapports avec eux. Ils sont tous très sympathiques. Tout récemment encore, j’en ai rencontré lors du match Bayern-Real Madrid et ils m’ont parlé du match du 23 à Alger. Maintenant, dans le football, j’ai connu un très bon joueur qui évoluait au FC Courtrai dans les années 80 et qui s’appelle Djamel Zidane. C’était un plaisir de le voir jouer. Lui aussi était un bon ami. Tout comme Madjer que j’ai connu grâce à ce but exceptionnel qu’il m’a marqué en finale de Coupe d’Europe des clubs champions en 1987. Depuis cette fameuse talonnade, on est restés très liés lui et moi.

Quelle appréciation portez-vous sur cette talonnade ?

J’ai toujours félicité Madjer pour ce but historique. Il est tout simplement extraordinaire. C’est un but qui a marqué le monde entier, mais aussi moi-même, tellement il est beau. Et si je reviens en Algérie, c’est aussi pour prendre ma revanche sur Madjer (il se marre).

On va être un peu audacieux dans notre question et on s’en excuse d’avance… Maradona vous a marqué un très joli but au Mondial 86 et Madjer cette fameuse talonnade en 87. Lequel des deux buts vous a le plus marqué ?

Sans hésiter, je dirai la talonnade de Madjer. C’était en finale de la grande Coupe d’Europe, contre une belle équipe de Porto. De notre côté, le Bayern aussi était très fort cette saison-là et je m’étais engagé à ne pas encaisser de buts ce soir-là. Mais malheureusement pour moi, Madjer était en état de grâce. Il m’a privé d’un très grand titre dans ma carrière. J’avais toutes les raisons de le détester. Mais voyez aujourd’hui à quel point on s’admire et on se respecte. Les jeunes devraient prendre exemple sur notre amitié, née d’une talonnade. N’est-ce pas une belle histoire à raconter dans les écoles de football ? C’est dire si j’ai hâte de revoir mon frère Rabah et découvrir son pays.

Vous vous êtes lancé un pari avec Madjer, sur une séance de tirs au but en talonnade. Comment vous est venue cette idée folle ?

A vrai dire, on en rigolait tous les deux en se taquinant. Mais après, l’idée a été propagée dans les journaux et on s’est rendu compte qu’on ne pouvait plus faire marche arrière. D’une plaisanterie entre Madjer et moi, c’est devenu un vrai pari qu’on doit tenir devant les spectateurs. Et bien, puisqu’il me cherche, il va me trouver. Je vais donc venir en Algérie pour prendre ma revanche sur Madjer. Je vais vous faire une confidence que seule la presse belge connaît. J’ai été opéré le 5 janvier de mon épaule à cause d’un déboîtement. Mais je me sens de mieux en mieux à l’approche du 23. Je vais faire le maximum pour ne laisser aucune chance à Madjer, même si j’ai été opéré. On ne va pas refaire l’histoire, mais je ferai le nécessaire pour prendre ma revanche (il rigole).

Un mot pour les Algériens qui vous aiment ?

Ah, je voudrais leur dire que je viens surtout, surtout pour rencontrer le peuple algérien. J’espère que les spectateurs répondront très nombreux dans le stade, car il ne faut pas qu’on oublie, qu’au-delà de nos heureuses retrouvailles, c’est d’abord d’un match de charité qu’il s’agira. C’est pour une cause noble qu’on y sera tous, celle de contribuer à aider les enfants pauvres en Afrique. C’est une excellente initiative qu’abritera l’Algérie, ce pays qui a toujours milité pour la paix dans le monde.