L’engouement suscité par la formule à l’intention de nouveaux souscripteurs est tel que le site ouvert par l’AADL est devenu très vite inaccessible. 80 000 demandes ont déjà été comptabilisées pour la seule journée d’hier, mais des milliers de citoyens n’ont pu remplir leur formulaire en raison de plusieurs anomalies et lacunes relevées déjà dans l’opération inscription par voie d’Internet.
Plus de 80 000 demandes ont déjà été comptabilisées juste pour la journée d’hier, pour cette formule qui porte sur la réalisation de 150 000 unités à travers le pays, selon les premiers chiffres du ministère de l’Habitat de l’Urbanisme et de la ville.
Entamée dès 8h 30 du matin, cette opération a connu un nombre croissant de demandeurs au fil des heures, passant de 5 100 demandes envoyées à l’AADL à 8h 30 à 84 215 demandeurs à 16h 30, soit une moyenne de plus de 10 000 demandes par heure. Ce qui n’a pas manqué aux premiers jours du lancement d’entacher l’opération de plusieurs blocages et lenteurs dus à la saturation du site. L’AADL qui a recouru à la solution électronique pour éviter aux souscripteurs justement les désagréments liés aux déplacements au siège de l’agence et le problème de file d’attente, doit désormais faire face à un autre type de désagrément lié à la saturation du site.
L’engouement pour cette formule s’est donc de nouveau vérifié. Et dès les premières heures, hier et ce matin encore, il y avait rush dans les cybercafés qui ont ouvert plus tôt que d’habitude. Ainsi, dès les premières minutes, les pépins techniques commencent, selon les dires des gérants de cybercafés et même de certains postulants qui disposent de connexion Internet dans leurs foyers. «Le problème ne concerne pas le débit ou la qualité de connexion d’une manière globale, mais il s’agit de la grande pression que subit le site», explique Mehdi, gérant d’un cybercafé à Dar El-Beïda. Et le constat est le même que ce soit à Birtouta, au Ruisseau et à Hussein Dey. Outre la lenteur de téléchargement du site, des candidats affirment que certaines rubriques du formulaire ou des cases, à l’image des cases du revenu ou de la commune de résidence, sont difficiles à remplir, voire complètement inaccessibles. Actualiser la page, insister toujours à chaque étape ou bien même arrêter toutes les autres opérations et téléchargement pour améliorer la performance de l’ordinateur sont les principales consignes proposées par ces «chanceux» qui veulent transférer les secrets de leur «réussite» aux autres candidats. D’autres postulants ont préféré attendre le passage du rush des premiers jours de l’opération, mais aussi l’amélioration de l’accès au site pour s’inscrire «en toute sérénité» d’autant plus que l’AADL n’a donné aucun délai précis pour la clôture de ces inscriptions.
Quelques interrogations tout de même
Parmi les incompréhensions soulevées par les heureux qui ont pu accéder au site : l’inexistence d’indications sur les normes à respecter pour remplir le formulaire. «On aurait aimé qu’il y ait, joint au formulaire mis en ligne, des indications sur la manière de remplir le document», nous confie Souad rencontrée à la sortie d’un cybercafé au centre d’Alger. «Une simple vidéo explicative mise en ligne aurait pu répondre aux principales questions que se posent les postulants», ajoute le gérant du cybercafé. Il ajoute que de par l’importance de l’opération, les responsables auraient pu opter pour l’utilisation de beaucoup plus de serveurs. Ce qui aurait pour conséquence d’éviter la saturation mais surtout de permettre à un plus grand nombre d’accéder au site.
Ce qu’il faut savoir
D’après des explications fournies par l’AADL quelques jours avant l’entame de l’opération, «chaque demande de souscription recevra un numéro d’enregistrement et un mot de passe spécifique qui s’afficheront sur le formulaire d’enregistrement et seront reportés sur l’accusé de réception, qui resteront comme liens pour la réponse à donner aux citoyens ou pour une demande d’information complémentaire». L’Agence avertit, en outre, que «les informations fournies par les souscripteurs feront l’objet de vérifications systématiques et que toute fausse déclaration entraînera l’annulation systématique de la demande de souscription et exposera son auteur à des poursuites pénales». Les vérifications de l’AADL porteront notamment sur le relevé des émoluments, le numéro de la sécurité sociale, le document prouvant la retraite, le certificat de résidence, l’attestation de revenu pour les non-salariés ainsi que sur le fichier du logement et de l’aide de l’Etat. L’AADL indique, par ailleurs, que les demandes doivent être introduites exclusivement pour les programmes implantés dans la wilaya de résidence du souscripteur, précisant qu’il ne sera tenu compte que d’une seule demande par couple.
En chiffres
Sur les 84.215 demandes enregistrées à 16h30 hier, les personnes mariées (des deux sexes) ayant souscrit à ce programme ont atteint 46.916 personnes. Les hommes ont totalisé à l’échelle nationale quelque 63.146 demandes tandis que les femmes ont formulé 21.069 demandes. Les célibataires 34.630, alors que le nombre des divorcés s’est élevé à 2.296 et les veufs à 373, précise un bilan du ministère. Par zones géographiques, la wilaya d’Alger a enregistré le plus grand nombre de demandes introduites sur le site internet (inscription.aadl.dz) avec 41.288 demandes. Le nombre de souscripteurs à la wilaya d’Oran s’est établi en fin de journée à 6.385, suivie par la wilaya de Constantine (2.711 demandes), Sétif (1.963) et Annaba qui a enregistré 1.656 souscripteurs. D’autre part, aucune catégorie sociale ne sera exclue de ce programme, selon les assurances du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme. Les célibataires répondant aux conditions d’éligibilité à cette formule, peuvent s’inscrire pour les futurs programmes au même titre que les autres citoyens mariés, selon la même source.
L. S.
Le formulaire de toutes les anomalies
Les postulants aux logements de l’AADL ont rencontré plusieurs problèmes au moment de l’inscription, hier. En manque d’informations complémentaires sur le site, des anomalies ont été constatées. Plusieurs personnes se sont déplacées au siège de l’AADL, pour en savoir plus. Cela a commencé avec la case «Commune de résidence» où le menu déroulant placé dans ce formulaire n’affiche, dans la plupart du temps, aucune information. La solution avancée par les responsables de l’AADL est de mentionner le nom de cette commune dans la case «Adresse de résidence». Au moment de la validation, une page d’erreur s’affiche pour dire que le nom de la résidence manque dans le formulaire, la case étant laissée vide. Autre anomalie, celle liée aux informations du conjoint. Le problème s’est posé pour les personnes dont le conjoint ne travaille pas, quoi mentionner dans les cases «Fonction», «Employeur», «N° Sécurité sociale» et «Salaire» ? Les responsables de l’AADL ont informé les demandeurs qu’il faudra écrire FF dans les trois premières cases, et 00,00 dans la dernière. Cela, alors qu’aucune information n’a été fournie dans ce sens, ni dans les différents communiqués, ni même sur le site. Il s’agit, à vrai dire, du formulaire de toutes les anomalies.