Les gardes-côtes de la Guardia civil (gendarmerie espagnole) ont intercepté, jeudi début de matinée, une patera non équipée d´un moteur d´environ quatre mètres, avec à bord 12 candidats à l´immigration clandestine en Espagne.
Cette embarcation de fortune était «à la dérive depuis quatre jours», selon les déclarations de ses occupants qui seraient partis de la côte ouest algérienne, avant d´être repérés par un chalutier qui mouillait au large de Calpe, ville touristique située à 70 km à l´est d’Alicante. Les pêcheurs avaient alors immédiatement alerté les gardes-côtes de la gendarmerie qui ont intercepté cette embarcation, pour la remorquer ensuite jusqu´au port d’Alicante.
Les 12 occupants ont été remis à la police nationale qui a immédiatement engagé les formalités d´usage en vue de leur retour vers leur pays d´origine une fois leur nationalité algérienne confirmée après audition par les services du consulat d´Algérie à Alicante.
Certains passagers ont déclaré aux volontaires de la Croix-Rouge espagnole qui leur a fourni des vivres et prodigué les soins nécessaires aux cas qui présentaient une légère «baisse du niveau de glucose» que leur barque était à la dérive depuis quatre jours, après avoir perdu son moteur en haute mer. Les autorités espagnoles ne croient pas trop à cette version des faits. Ils pensent plutôt que leur destination était bien la zone située plus à l´est d’Alicante.
Traditionnellement, la destination privilégiée par les organisateurs des traversées à partir de l´Algérie sont des plages et des criques situées à l´ouest, plus précisément à Cabo de Gata, dans la zone d’Almeria, une ville distante d´à peine 140 km de Ghazaouet.
Les enquêteurs n´excluent pas la possibilité que ces harraga aient, dans un premier temps, effectué la traversée à bord d´un grand chalutier qui les a rapprochés de Calpe. C´est ce qui expliquerait aux yeux des autorités locales pourquoi cette embarcation n´était pas dotée de moteur, ni muni du matériel nécessaire de navigation indispensable pour la traversée.
Défaillance du SIVE
En septembre dernier, deux pateras avaient été abandonnées par leurs occupants non loin des côtes de Cabo Roig et de Capello, alors qu´une troisième avait interceptée avec ses 12 passagers près de l´île de Tabarca. Au total, quatre pateras ont été interceptées dans cette zone depuis le début de l´année en cours.
Ce qui inquiète aujourd´hui les autorités locales, ce n´est pas tant le nombre de ces arrivées, mais la défaillance du système radars de surveillance électronique (SIVE) qui a coûté 8 millions d´euros à cette région autonome. Tous les signaux d´alerte ont été lancés ces derniers mois non par le SIVE mais par des pêcheurs ou des navires marchands de passage.
Hamid A.