Hollande aux harkis : « La France se grandit en reconnaissant ses fautes »

Hollande aux harkis : « La France se grandit en reconnaissant ses fautes »

Cinquante ans après les accords d’Evian, le président François Hollande a affirmé mardi que « la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes », dans un message aux harkis et à leurs descendants, à l’occasion de la journée d’hommage national qui leur est consacrée depuis 2001.

Rendez-vous onusien oblige, François Hollande, qui devait prononcer ce mardi son premier discours devant l’Assemblée générale de l’ONU (lire notre article : « Baptême du feu onusien pour Hollande à New York« ) n’était pas présent en France pour la journée d’hommage national aux harkis. C’est donc le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, qui a été chargé de lire, en ce 25 septembre 2012, cinquante ans après les accords d’Evian, un message du chef de l’Etat lors d’une cérémonie dans la cour d’honneur des Invalides à Paris.

Un texte à travers lequel François Hollande, quoique absent, a voulu rappeler un engagement pris en avril, pendant la campagne présidentielle : il avait alors promis, s’il était élu, de « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France ». Il avait dit en outre son intention « d’assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République ».

« La France a abandonné ses propres soldats »

« La mémoire des harkis est une mémoire vivante et souffrante, elle impose à la France un retour sur elle-même et sur son histoire. En cette jounée nationale dédiée au souvenir, il importe que la vérité soit dite, que les leçons en soient retenues et que les conclusions en soient tirées », a souligné le texte du chef de l’Etat lu ce mardi par Kader Arif. « Il y a 50 ans la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s’étaient placés sous sa protection, ceux qui l’avaient choisie et qui l’avaient servie », a rappelé encore le message de François Hollande, soulignant que « la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes ».

« Aux descendants de harkis qui contribuent aujourd’hui à son identité et à sa vitalité, la République doit toute la transparence sur une histoire qui est non seulement la leur mais la sienne », a aussi affirmé le chef de l’Etat estimant que « dans cet esprit les archives doivent être ouvertes et accessibles à tous. A l’histoire des harkis, nous donnerons la place qui lui revient dans les lieux où elle s’est inscrite, dans les programmes scolaires, dans les travaux de recherche », a-t-il ajouté promettant que « la France marquera aussi davantage de solidarité à travers la mobilisation des dispositifs sociaux et professionnels ».

Cette reconnaissance de responsabilité de la France est une vieille revendication des harkis et de leurs descendants qui représentent quelque 500.000 personnes. L’engagement de François Hollande pris en cette année 2012 marquant le cinquantenaire des accords d’Evian, qui avaient marqué, le 18 mars 1962, la fin de la guerre d’Algérie, intervient après une longue bataille pour les harkis. La première journée d’hommage unique, marquant la reconnaissance officielle du drame des harkis, avait eu lieu le 25 septembre 2001. C’est en 2003 seulement que Jacques Chirac avait promulgué un décret instaurant une Journée nationale d’hommage. Enfin, nombre de harkis sont toujours en attente des indemnisations promises par l’Etat frança