Henri Alleg inhumé hier,L’adieu à l’homme de conviction

Henri Alleg inhumé hier,L’adieu à l’homme de conviction

L’adieu à l’homme de conviction

«Henri Alleg laissera le souvenir d’un homme de conviction, épris des idéaux de paix, de justice sociale, de progrès, de liberté et d’émancipation des peuples et de dignité humaine», écrit Abdelaziz Bouteflika.



C’est en présence de centaines de personnes que la dépouille d’Henri Alleg a été inhumée, hier, au cimetière du Père Lachaise à Paris. La famille, une foule d’amis et camarades de combat, se sont inclinés à la mémoire du défunt Henri Alleg, rendant un hommage chargé d’émotion à celui qui fut de tous les combats anticolonialistes, celui dont le livre-choc La Question a levé le voile sur la pratique de la torture par l’armée française en Algérie durant la guerre de Libération nationale.

Dans un message adressé à la famille de Alleg, lu lors de la cérémonie d’hommage, par Jean Salem, le président de la République M.Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que «Henri Alleg laissera le souvenir d’un homme de conviction, épris des idéaux de paix, de justice sociale, de progrès, de liberté et d’émancipation des peuples et de dignité humaine».

Le secrétaire national du parti communiste français, Pierre Laurent, a, pour sa part, salué un militant dont le nom «restera irrémédiablement synonyme de justice, de courage et de vérité». De la torture perpétrée à grande échelle par l’armée française, le livre d’Henri Alleg écrit clandestinement en prison avait provoqué un électrochoc en France en 1958. Quarante ans plus tard, Henri Alleg confiait à l’hebdomadaire L’Express: «Je savais que si j’étais arrêté, je serais torturé, j’y étais préparé (…). Je n’ai gardé aucune rancoeur à l’égard de quiconque; je considérais ces gens comme les instruments méprisables d’une politique». Né en juillet 1921 à Londres, de parents juifs polonais venus ensuite s’installer en France, Henri Salem, dit Alleg, arrive en avril 1940 à Alger et adhère un an plus tard au Parti communiste algérien (PCA), dont il sera membre du comité central jusqu’à sa dissolution en 1955. Alleg a été journaliste au quotidien L’Humanité de 1966 à 1980 et en fut le secrétaire général.

Connu sous le nom d’Henri Alleg, qu’il avait pris lors de son passage dans la clandestinité, après l’interdiction par les autorités coloniales du journal Alger Républicain dont il était le directeur, Harry Salem est mort le 17 juillet à Paris trois jours avant son 92e anniversaire des suites d’un AVC qui l’avait frappé en juillet 2012.

Dans son livre La Question qui reste un document majeur sur la pratique de la torture autorisée en haut lieu en Algérie, durant la guerre, il avait témoigné sur les sévices qu’il avait subis, en 1957, entre les mains des parachutistes de l’armée française.