Après avoir vécu une situation terrifiante à Bamako, au lendemain du coup d’Etat militaire perpétré contre le président malien, le sélectionneur du Mali, Alain Giresse, qui avait prévu un regroupement au Mali avant la rencontre de l’Algérie, affirme qu’un stage à l’étranger pourrait être la solution pour bien préparer ce rendez-vous important eu égard aux événements qui secouent ce pays.
Peut-on savoir si vous êtes parvenu à un accord de renouvellement avec les responsables maliens ?
A l’heure où je vous parle, je n’ai encore rien signé, mais je peux vous affirmer qu’il y a bel et bien eu une volonté et une proposition de prolongation de mon contrat de la part des dirigeants de la fédération malienne de football. Après, il y a eu ce coup d’Etat qui a tout mis à l’arrêt.
Êtes-vous arrivé à un accord de principe ?
Ecoutez, comme je viens de le dire, la fédération malienne souhaite bien me prolonger, mais je dois attendre que les choses deviennent plus concrètes pour mieux répondre à votre question. Avec les événements qui secouent le pays, vous comprendrez qu’au Mali le football n’est pour le moment pas la priorité absolue des autorités.
Vous avez quand même été mandaté pour préparer les deux prochains matchs du Mali dont celui que vous allez livrer contre l’Algérie…
C’est normal, mon contrat arrivera à terme le 31 mai prochain donc, j’ai mis en place un plan de travail qui consiste à bien préparer les matchs qui arrivent. Le problème, c’est que le football est complètement dépendant de l’Etat donc, il faut attendre que les choses s’améliorent pour mettre en exercice ce plan de préparation.
Vahid Halilhodzic a programmé une rencontre amicale pour le 26 mai prochain contre le Niger, avez-vous prévu un match amical pour cette même période ?
Oui, j’ai prévu un match pour cette date mais pas forcément une rencontre internationale contre une équipe nationale. Je voulais regrouper à Bamako un maximum de joueurs pour disputer un match test face à un club local pour jauger un peu l’état physique de chaque élément comme on l’avait fait avant la CAN. Tout cela pour vous dire que parfois ce n’est pas forcément nécessaire de jouer contre une nation pour tirer le maximum de ses éléments. Mais maintenant, tout est chamboulé.
Si on comprend bien, votre préparation a été perturbée…
C’est normal. Si les chosent restent là où elles sont maintenant, on ne pourra pas bien préparer les matchs du mois de juin. On est totalement dans le flou. La CAF et la FIFA ne vont pas attendre que la situation au Mali s’améliore pour reprendre les matchs internationaux.
Vous voulez peut-être parler d’un report des matchs du Mali ?
Non, ce n’est pas ça. Je voulais juste dire qu’avec le calendrier de compétition très chargé, est-il possible de déprogrammer ces deux rencontres, pour le mois de septembre par exemple, sachant que rien ne dit que la situation va s’améliorer ou s’empirer ? Après, si le report des matchs du mois de juin pourrait permettre au Mali d’aborder les rencontres du Bénin et de l’Algérie dans des conditions idéales, on est bien sûr pour le report.
Êtes-vous en contacts avec vos joueurs ?
Oui, on s’appelle souvent pour venir aux nouvelles. Sachant que j’étais là-bas lors du coup d’Etat, ils n’ont pas cessé de me demander ce qui s’est réellement passé. C’est pour vous dire qu’ils sont inquiets pour leur pays.
Vous leur avez dit quoi au juste ?
Ecoutez, je leur ai dit ce que je viens de vous dire. Je ne peux pas leur dire plus. On n’a pas de certitude.
Vous avez envisagé un long stage au Mali. L’avez-vous maintenu ou songez-vous à effectuer un autre regroupement à l’étranger ?
(Rires) Croyez moi, c’est exactement les mêmes questions que je me pose sans avoir de réponse. Après, c’est vrai que j’avais programmé un stage à Bamako mais si les choses restent inchangées, il faudrait bien délocaliser ce stage à l’extérieur. Mais avons-nous les moyens de financer ce regroupement à l’étranger ?
Dans le cas où vous serez appelé à disputer ce match contre l’Algérie en dehors du Mali quel sera le pays que vous allez choisir pour accueillir cette rencontre ?
Tout d’abord, il reste encore deux mois pour jouer ce match, donc, pour le moment, on ne peut pas parler de délocalisation du match Mali-Algérie. Après, il est clair que cela dépendra des critères bien définis pour désigner le lieu de ce match. On espère qu’on n’en arrivera pas là. Moi, personnellement, je voudrai jouer ce match à Bamako mais si on me demandera mon avis, j’opterai certainement pour un pays limitrophe.
Si ça continue comme ça au Mali, il y aura certainement des clubs professionnels qui vont s’opposer au déplacement de leurs joueurs…
Exactement, ils vont se poser des questions et demander des garanties pour leurs joueurs. Il faudra donc faire avec ça. Ça peut être un problème de plus pour le Mali.
Pour terminer, seriez-vous du voyage en Algérie le 26 mai prochain pour assister au match amical Algérie-Niger ?
Je ne sais pas si je serai en mesure d’effectuer le déplacement en Algérie parce que je suis confronté à une situation très difficile qui frappe le pays de la sélection que je dirige. Après, il est clair que je vais suivre la production de l’Algérie contre le Niger avec attention.