La 5e journée du Colloque international, qui se tient à la Bibliothèque nationale d’El-Hamma, a été consacrée aux “alternatives de développement”.
Des intervenants du Mexique, du Maroc, du Sénégal et d’Algérie se sont succédé, hier, pour exposer des “expériences” locales de développement, poser “les contradictions” entre la mondialisation et le développement, rappeler “la fragilisation” des états nationaux et les risques de “dislocation du tissu social”.
“Le problème de l’alternative est lié à celui du pouvoir et des forces qui le composent”, a déclaré le Mexicain Pavel Blanco, signalant au passage que la conjoncture actuelle est “défavorable aux forces populaires” dans son pays.
De son côté, la Marocaine Hassania Drissi-Chalbi a abordé “la responsabilité de plus en plus grande” de l’élite, en particulier celle du Sud, avant d’inviter l’assistance à “repenser le système de production et de consommation”.
Mme Chalbi a, en outre, parlé de “l’émergence” de la finance islamique (FI) dans les pays arabes et musulmans, mais aussi dans certains pays occidentaux. Sous le motif de la réflexion et de l’adoption “d’autres principes de finance” par le Sud, elle s’est demandée si la FI, qui repose actuellement sur la promotion “des principes et des lois islamiques” et qui obéit à la logique du libéralisme, peut constituer “une alternative”. Et ce, surtout si “demain, l’islam deviendra une foi” au lieu d’être instrumentalisé à des fins politiques.
L’intervenant suivant, le Sénégalais, Chérif Salif Sy, est revenu sur “la stratégie de projet souverain”, adoptée en 1994 dans le secteur agricole.
Un projet de “mise en valeur du territoire” instauré par son pays, pour accéder à “l’intégration nationale”, qui est venue se substituer au plan structurel d’ajustement des institutions financières internationales.
Pourtant, même si ledit projet représente une avancée, il demeure “insuffisant” face à la réalité locale et nationale, complètera-t-il.
Comme M. Salif Sy, l’économiste Abdelatif Rebah a parlé de l’expérience algérienne en matière de “stratégie de rupture” et donc de “projet souverain de transformation sociale”. Un projet rendu possible, selon lui, notamment par le recouvrement de l’indépendance et le contexte international de l’époque.
Seulement, observera-t-il, cette phase se situant entre 1965 et 1978 a duré moins d’une quinzaine d’années et a surtout été suivie, à partir des années 1980, par “une remise en cause” des choix adoptés.
Pour le chercheur, aujourd’hui comme en 1962, l’Algérie se retrouve face à la même question : comment sortir du sous-développement ? Dans sa conclusion, il a estimé que, pour le cas algérien, l’alternative renvoie à “la question des choix politiques et des fondamentaux, où l’enjeu essentiel est l’indépendance nationale”.
Il est important de “débarrasser l’état des forces compradores et de leur allié, l’islamisme, (de) séparer la religion de la politique et (de) puiser ce qui est bon dans notre expérience”, a-t-il appuyé.
H A