Dans son rapport sur le climat des affaires, l’Algérie a été classée à la 159ème position par le Doing business de la Banque mondiale en 2013. Un classement contesté car ne reflétant pas réellement les efforts consentis pas l’Etat au soutien des PME.
Mais auparavant, notre pays, dans le cadre du partenariat avec l’Union européenne et l’Accord d’association avec ce groupement régional, dont la délégation en Algérie estime qu’il a été mal compris, s’est soumis à la charte euro-méditerranéenne sur le climat des affaires. Une première évaluation a été élaborée en 2008. Autant dire qu’elle n’était pas reluisante, l’Algérie étant considérée comme le pays le plus hermétique en matière de facilitations de créations d’entreprises et d’assainissement du climat des affaires.
Une deuxième évaluation a été faite à la fin de l’année dernière. Et là, on note de nettes améliorations. Celles-ci viennent du soutien financier de l’Etat aux entreprises, notamment privées, puisque ce programme les concerne en premier lieu. Toutefois, l’évaluation note que l’Algérie pourrait mieux faire, particulièrement en termes de débureaucratisation. Le rapport d’évaluation note que les financements vont beaucoup plus aux entreprises à faible valeur ajoutée. Il souligne que 94% des petites et moyennes entreprises (autant parler de très petites entreprises – TPE) réalisent 35% de la valeur ajoutée de l’économie algérienne. 95% d’entre elles sont soit des Sociétés à responsabilité limitée, soit des entreprises uninominales à responsabilité limitée (EURL).
Le rapport note également qu’il existe 15 Pme pour 1.000 habitants alors qu’il est de l’ordre de 50 à 60 dans d’autres pays émergents. Par ailleurs l’évaluation – réalisée en collaboration avec l’OCDE et la Banque européenne de l’investissement, relève que les dites PME sont à caractère familial, dont les activités à l’international sont très limitées. Elles se concentrent essentiellement dans le commerce et le transport. Le secteur des services est très peu présent. Le rapport juge que les contraintes pour la création d’entreprises restent lourdes.
Les défis à relever pour l’amélioration du climat des affaires consistent en l’adoption d’une stratégie globale sur le développement. Le rapport estime, à titre d’exemple, que les instruments de soutien à la PME manquent d’efficacité. Il note que les crédits alloués ne vont pas vers les entreprises productives, dès lors il faudrait corriger ce dysfonctionnement. Quant aux pépinières d’entreprises, le rapport juge qu’il est encore au stade de pilotage et qu’il gagnerait à s’améliorer car limité.
Les journées de demain et après-demain seront consacrées à la formation des experts et autres opérateurs au système d’évaluation. Notons que le séminaire d’aujourd’hui a été marqué par l’absence des représentants des patronats et du partenaire social.
Faouzia Ababsa