Etat du réseau routier à Bouira : La ville aux mille et une crevasses

Etat du réseau routier à Bouira : La ville aux mille et une crevasses

Plusieurs axes routiers ont été entièrement éventrés, offrant à la ville un visage des plus hideux.

Les chiffres de la direction des travaux publics (DTP) de Bouira concernant l’état du réseau routier de la wilaya sont déroutants, au vu de la situation réelle des routes de la wilaya. Et pour cause, la DTP de Bouira indique que sur les 2995,74 km de routes que compte la wilaya, 78% sont “excellentes à moyennes”. Et seulement 22% sont jugées “mauvaises”. Ainsi, sur 459,77 km de routes nationales (RN), 389,07 km sont, d’après cette direction, en excellent état, soit un taux de 85%, et 70 km sont dégradés, soit 14%. Pour ce qui est des chemins de wilaya (CW), 715 km sont considérés comme “excellents”, soit 76% du total. Or, dans les faits, ces chiffres sont contestables à plus d’un titre. Ainsi, les dernières intempéries qui ont touché la chef-lieu de wilaya ont mis à nu les carences du réseau routier et surtout les défaillances des services de la DTP et ceux de l’APC de Bouira. En effet, plusieurs axes routiers ont été entièrement éventrés, offrant à la ville un visage des plus hideux. Les nids-de-poule et autres crevasses y sont légion. D’ailleurs, la commune de Bouira est surnommée à juste titre “la ville aux 1001 crevasses”. Ainsi, du côté de la déviation de la cité des 2×100 logements, laquelle conduit vers la sortie ouest de Bouira, on dénombre pas moins d’une dizaine de crevasses. Les automobilistes, sous peine de laisser leur châssis sur le bitume, sont contraints de rouler en première et slalomer entre les trous béants qui jalonnent cette route. Du côté de l’avenue principale de la ville de Bouira, des cavités assez profondes se sont constituées, donnant à ce boulevard des allures de champ de mines. Les services de la DTP et l’APC de Bouira ont une part non négligeable de responsabilité dans ce désastre routier, mais ils ne sont pas les seuls à blâmer. Les entreprises réalisatrices, au même titre que les organismes de contrôle sont également pointés du doigt par l’opinion publique. En effet, dès l’obtention des marchés de réalisation de tel ou tel projet de réhabilitation, les entrepreneurs songent déjà à “l’offrir” en sous-traitance à une petite entreprise. C’est un procédé légal, qui fait travailler les petites entreprises et fait gagner de l’argent aux grandes. Cependant, certains projets sont sous-traités par des entreprises issues des mécanismes d’aides à l’emploi (Ansej, Cnac, Angem), c’est-à-dire sans grande qualification. Enfin, il y a lieu de signaler que, depuis 2005, le secteur des travaux publics à Bouira a consommé plus de 42 milliards de dinars pour un résultat plus que discutable.

RAMDANE B.