ESS-JSK: Rahmouni sort de son mutisme : «Certaines personnes de l’opposition ne cherchent que leurs propres intérêts»

ESS-JSK: Rahmouni sort de son mutisme : «Certaines personnes de l’opposition  ne cherchent que leurs propres intérêts»

Parmi les rares entraîneurs qui sont allés jusqu’au bout de la saison avec leur équipe, figure l’ex-international arrière droit de la JSK. Le coach du MOB, Mourad Rahmouni, a, de l’avis de tous les observateurs sportifs, réalisé un parcours très positif avec le club de la Soummam qui a raté de peu une accession historique en Ligue 1. Ne s’étant pas mêlé de tout ce qui se passait à Tizi, excepté peut-être la première réunion du mois de février dernier qui a vu la création de la commission de réflexion, l’ex-entraîneur adjoint de la JSK, par souci de se consacrer uniquement à son équipe du MOB, a décidé de sortir de son mutisme et faire certaines révélations qui pourraient déplaire à certains, mais il a tenu quand même à apporter sa vision des choses, lui qui a aussi son mot à dire en tant qu’ancien joueur et dirigeant du club le plus titré du pays, la JSK, où il a connu les plus belles années de sa carrière sportive. Tout en sachant que les gens lui reprochaient son silence, Rahmouni, qui était hier matin l’invité de radio Tizi Ouzou, a tenu à faire part de sa position concernant tout ce qui se passe à la JSK. «Je sais que beaucoup de personnes se sont interrogées sur les raisons qui ont fait que je n’ai fait presque pas de commentaires sur tout ce que le club a enduré depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois. Je considère que c’est de la sérénité dont notre club avait le plus besoin pour se sauver de la relégation. La polémique n’apporte rien, au contraire, elle ne fait que compliquer les choses. Néanmoins, je tiens à vous révéler aujourd’hui certaines vérités qui viennent du profond de moi-même, à savoir que certaines personnes ne cherchent qu’à satisfaire leurs intérêts personnels. C’est leur seul objectif et non pas le club, en général. Souvenez-vous, il y a quelques années, lorsque j’avais des problèmes avec l’actuel président de la JSK qui m’avait traduit devant la justice, je me suis retrouvé malheureusement seul. Aucun d’eux n’est venu au tribunal me manifester son soutien. J’ai attendu que des personnes viennent ne serait-ce que pour me dire qu’elles étaient à mes côtés, ce ne fut pas le cas malheureusement», a déploré Rahmouni.

«Les conflits ne feront que compliquer la situation, seul le dialogue en fin de saison sortira le club de la crise»

Parlant de la situation de son ex-club, Rahmouni ajoute : «Je ne pense pas que les conflits vont régler quelque chose à la JSK, bien au contraire la situation risque d’empirer. Il faut discuter et chercher les solutions idoines pour que le club soit remis sur de bons rails et puisse retrouver son aura.»

«Il faut attendre la fin de la saison pour discuter le bilan du président actuel»

A propos du bras de fer entre l’opposition qui réclame le départ du président Hannachi et la direction actuelle, Mourad Rahmouni estime que ce n’est pas le moment d’en parler, il faut attendre d’abord la fin de la saison : «Personnellement, je ne pense pas que ce soit le moment. L’équipe traverse des moments difficiles et les joueurs doivent encore se donner à fond, ne serait-ce que pour terminer à une place honorable. Une fois la saison achevée, l’opposition, qui est contre le bilan du président actuel, doit discuter avec lui et trouver en urgence des solutions, car le club ne doit plus revenir à la case départ et connaître la même situation la saison prochaine.»

«La JSK est née pour gagner des titres, les joueurs doivent perpétuer la tradition»

Vivant avec beaucoup de regrets la crise qui secoue le club réputé pour gagner des titres, l’ex-arrière droit de la JSK et de la sélection nationale déplore : «C’est dommage de voir où en est arrivé le club. Le mot maintien n’a jamais existé à la JSK qui est née pour remporter des titres. Les joueurs doivent connaître la tradition du club et la perpétuer. Je les invite à redoubler d’efforts lors des derniers matches pour au moins terminer la saison à une place honorable. L’exercice prochain, on ne doit plus refaire les mêmes erreurs, on doit plutôt aller de l’avant.»

«C’est grâce à la JSK que je me suis fait un nom, ça me fait de la peine de la voir souffrir»

N’ayant pas oublié les beaux moments qu’il a passés à la JSK, Rahmouni s’est dit reconnaissant envers son club qu’il a toujours chéri. Il le dit franchement : «Même si je suis au MOB en tant qu’entraîneur dans une ville où tout le monde ne respire que le football, je reste branché sur tout ce qui touche à la JSK. C’est notre plus cher club pour lequel nous avons tout donné et qui nous a tout donné aussi. C’est la JSK qui a fait de nous aujourd’hui des sportifs connus à l’échelle nationale et internationale. Ce club attend de nous beaucoup et chacun doit apporter sa contribution pour que la JSK se tire d’affaires et retrouve toute sa suprématie, que ce soit au niveau local ou continental.»

«J’espère qu’il viendra le jour où le MOB jouera son derby contre la JSK»

En guise de conclusion, Rahmouni a fait part de son plus beau souhait, celui d’assister un jour à l’accession historique du MOB en Ligue 1, ce qui donnera un autre derby kabyle alléchant que toute la population de Tizi, comme celle de Béjaïa d’ailleurs, attend depuis des années : «Croyez-moi, le MOB recèle des compétences qui n’ont rien à envier aux clubs de la Ligue 1, que ce soit sur le plan humain ou matériel. Sincèrement, le MOB mérite de jouer parmi l’élite et j’espère qu’il viendra le jour où les deux clubs kabyles animeront officiellement un derby kabyle. Ce jour-là, les sportifs assisteront à une agréable fête entre deux publics qui se respectent mutuellement.» Une évidence, Rahmouni mérite tous les éloges pour tous les efforts déployés au cours d’une saison remarquable.

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Hadj Adlane : «La famille de la JSK devrait suivre les conseils de Khalef qui préconise la sagesse»

L’ex-attaquant de la JSK des années 90, Hadj Adlane, s’est exprimé sur la crise qui frappe le club phare de la Kabylie. Après avoir affiché son désarroi sur ce qui se passe depuis plusieurs mois au sein club du Djurdjura, Hadj Adlane reste persuadé que le dialogue est devenu inévitable. L’urgence à ses yeux serait de s’asseoir autour d’une table. Il se joint ainsi à ce que vient de déclarer Mahieddine Khalef qui a appelé tout le monde à préconiser la sagesse.

«Avec le passage au professionnalisme, les dirigeants actuels doivent changer de méthode de gestion»

Toujours aussi franc, Hadj Adlane ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de la JSK. Il nous dira dans un premier temps et en toute franchise : «Tout le monde constate que la JSK traverse une phase difficile. Je pense que cette situation devrait donner à réfléchir aux dirigeants actuels. Ils doivent changer de méthode de gestion, avec le passage au professionnalisme. Il faut ramener des gens compétents, que ce soit au niveau du bureau ou au niveau du staff. Tout le monde doit travailler en équipe. Il est clair que le bilan est négatif et passer à une étape supérieure est devenu inévitable.»

«La JSK est née pour gagner des titres, retrouver les sommets est une obligation»

Avant d’ajouter dans la foulée : «La JSK est un club né pour gagner des titres, et retrouver les sommets est une obligation. C’est inadmissible que le club phare de la Kabylie joue le maintien deux saisons de suite. Je ne vous cache pas que je suis triste de le voir dans cette situation. De plus, je dirai que tout ce qui s’est passé cette saison a beaucoup influé sur le moral des joueurs, car qu’on le veuille ou non, ces derniers ne peuvent rester insensibles à tout ce qui se passe».

«Départ ou maintien de Hannachi ? La question n’est pas là»

Par la suite, nous avons interrogé l’ex-attaquant de la JSK si la solution à cette crise résidait dans le départ de Hannachi. Il nous dira clairement : «Le président Hannachi l’a déclaré lui-même que si un industriel puissant se présenterait, il était prêt à partir pour l’intérêt de la JSK. Je pense qu’aujourd’hui, la question principale ne tourne pas sur le départ ou le maintien de Hannachi, mais plutôt à trouver des solutions pour sauver le club et l’aider surtout à remonter les marches du succès qui manquent à la Kabylie.»

«La solution est de s’asseoir autour d’une table pour l’intérêt du club»

Hadi Adlane estime que dans des moments pareils, rien n’égale le dialogue. Il dira dans ce sens : «J’ai lancé un appel, il y a bien longtemps, pour que la famille de la JSK s’unisse autour d’une table pour l’intérêt du club. Je n’aime pas utiliser le mot opposition, car les anciens joueurs qui s’opposent à Hannachi ont eux aussi beaucoup donné au club. La grande famille de la JSK devrait suivre les conseils de Mahieddine Khalef qui a appelé à la sagesse. Je reste persuadé que le dialogue est la seule solution à cette crise.»

«Je connais assez Rachid Ali Azouaou pour dire qu’il a servi la JSK sans rien attendre en retour»

Connaissant parfaitement l’entourage de la JSK, Hadj Adlane nous a parlé des dirigeants qui entourent le club phare de la Kabylie. Il ne s’est pas empêché de dire : «Je connais parfaitement bien l’entourage du président Hannachi et je peux vous assurer que ce sont des gens qui aiment la JSK. Je vous cite comme exemple Rachid Ali Azouaou que je connais parfaitement. Il occupe le poste de dirigeant depuis des années et il a toujours servi le club sans attendre rien en retour. Ce genre de personnes aident le club sans le crier sur tous les toits.»-

«Il faut saluer le courage de Karouf qui a hérité d’une situation extrêmement difficile»

Face à cette crise qui frappe la JSK depuis le mois de janvier dernier, l’ex-buteur kabyle a tenu à saluer le travail effectué par l’entraîneur en chef, Mourad Karouf, qui a eu la lourde tâche de remobiliser son groupe. Il dira à son sujet : «Je suis bien placé pour dire que ce genre de situation complique la mission de l’entraîneur. Il faut saluer le courage de Karouf qui a su remobiliser ses joueurs dans la douleur. Karouf, qui est un enfant du club, a hérité d’une situation difficile et extrêmement délicate.»

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Karouf ne devrait pas opérer beaucoup de changements

Attendue pour retrouver la compétition face à l’ESS, la JSK a fait le déplacement, hier matin à Sétif, sans trois de ses joueurs, à savoir Metref, Bitam et l’international Tedjar. Les deux premiers cités ont été écartés pour avoir raté les séances d’entraînement de mercredi dernier sans justification valable. Quant au troisième, les responsables le soupçonnent depuis un moment d’avoir la tête ailleurs. Ainsi, hormis Saïdi, laissé à la maison pour blessure, Karouf a retenu pour ce voyage à Sétif les mêmes que ceux qui étaient présents face au MCS, la semaine dernière. Il est fort probable qu’il n’y ait presque pas de changement dans la composante. Ne souhaitant assurément pas chambouler son ossature qui a produit un match plein contre Saïda avec quatre buts à la clé, Karouf songe à aligner les mêmes, à un joueur près. En défense, le staff technique va devoir reconduire Remache et Nessakh sur les côtés, Rial et Belkalem dans l’axe. Dans la récupération, la tâche sera confiée à El Orfi et Zarabi, alors que Sedkaoui et Lamhene sur les côtés. Si changement il y a, on imagine que Karouf fera appel aux services de Ziad ou Camara à la place de Lamhene. En attaque, c’est Hemani et Hanifi qui sont attendus dans le onze. C’est ce matin lors de la réunion technique que Karouf dévoilera sa stratégie aux joueurs et un résultat positif est plus que souhaité pour continuer dans cette mission de se hisser en haut du tableau, avant l’ultime journée.