EN,Brahimi et Ghoulam avec l’EN pour septembre

EN,Brahimi et Ghoulam avec l’EN pour septembre

Il semble que ce que nous vous annoncions il y a quelques semaines, à savoir la venue des jeunes Yacine Brahimi et Faouzi Ghoulam, respectivement joueurs du Stade Rennais et de l’AS Saint-Etienne, clubs de première division française, en équipe nationale A, se précise de plus en plus. Même si, dans ce genre d’affaire, du côté de la Fédération algérienne, du sélectionneur national et du staff technique, la discrétion et le silence sont de rigueur.

Nous avons quand même mené notre enquête pour essayer de vous tenir informer chers lecteurs de l’évolution du dossier de ces deux jeunes footballeurs algériens.



Leur mercato d’été sera déterminant

On n’a pas besoin de faire de grandes investigations auprès de l’entourage de ces joueurs pour savoir que ces joueurs binationaux, internationaux français espoirs, ont choisi l’Algérie comme sélection nationale A. C’est même un secret de polichinelle. Leur venue en équipe nationale bute sur une seule chose, leur statut en club. Voilà le seul point, un point de taille, qui empêche ces deux garçons de répondre à l’appel du drapeau. Ces deux jeunes joueurs, qui jouent encore pour les deux clubs qui les ont formés, avec des petits contrats, petits en ce qui concerne la durée de celui-ci, mais aussi en ce qui concerne le montant du salaire, n’ont pas encore assuré leur avenir dans le monde du football professionnel. De plus, ils jouent et ont été formés en France, pays qui, en plus d’avoir un lourd passé historique avec notre pays, est à la tête du mouvement de révolte «anti- binationaux qui rejoignent leur pays d’origine», qui frappe les fédérations européennes. La sordide «affaire des quotas» en est un triste exemple. Les deux joueurs et leurs conseillers le savent. Pour signer un bon contrat de quatre ans au moins et bien rémunéré, dans un grand et riche club français et européen, ils doivent faire profil bas en ce qui concerne leur choix d’équipe nationale et surtout ne pas parler d’équipe d’Algérie à un club français et de possible départ pour la CAN à un club européen.

Un plan de carrière «Feghoulien»

Il semble que la gestion de carrière «gagnant-gagnant» de Sofiane Feghouli a fait jurisprudence. Les deux jeunes hommes veulent gérer leur carrière de la même manière que le stratège du Valencia CF, nouvelle star de l’équipe nationale et chouchou des supporters, même les plus ultras d’entre eux, ceux qu’on appelle «les fous des Verts». Première étape, faire son trou en Ligue 1 en jouant la carte des équipes de France des jeunes, et passer du statut d’aspirant à celui de professionnel à part entière. Deuxième étape, confirmer son statut d’espoir en Ligue 1 pour se faire remarquer et signer dans un club du «big four» français ou européen, en restant très évasif sur son choix définitif en équipe nationale. Troisième et dernière étape, signer un bon et long contrat, envoyer des signaux à l’Algérie, par presse interposée qui, par l’intermédiaire de la Fédération, envoie le dossier à la FIFA, puis c’est la première sélection.

Brahimi veut retrouver Ryad Boudebouz

Yacine Brahimi rêve au fond de lui à l’équipe d’Algérie comme tous les jeunes de son âge. Il l’avait même déclaré sur les ondes de la radio BeurFM dans l’émission «Fou de foot», peu avant le Mondial, avant de se raviser, rappelé à l’ordre qu’il était à l’époque par son club et ses agents. En plus de ses rêves de gloire en vert, Brahimi caresse un autre rêve, celui de retrouver son compère et ami, Ryad Boudebouz, pour reformer le duo de choc qui les avait fait exploser lors de l’Euro U19 en Allemagne. Les deux hommes sont très amis en dehors des terrains et «RB7» ne manque pas une occasion pour essayer de convaincre son ami «yass» de le rejoindre en équipe nationale.

Ghoulam veut remplacer son idole Nadir Belhadj

Faouzi Ghoulam a déclaré à plusieurs reprises que son modèle, le footballeur dont il est un fan absolu et qui l’a inspiré tout au long de son cursus, jusqu’à occuper le même poste que lui, c’est Nadir Belhadj. Faouzi Ghoulam n’était qu’un «adolescent» lorsque Belhadj affolait les défenses de Ligue 1 avec le CS Sedan. Ghoulam a longtemps caressé le rêve de rejoindre son idole en équipe nationale et il semble, au vu des rumeurs de retraite internationale qui touchent le joueur d’Al-Sadd, il pourrait le remplacer prochainement et seconder le nouvel homme fort au poste d’arrière gauche, Djamel Mesbah. Ses contacts permanents avec Nouredine Kourichi, l’adjoint de Vahid Halilhodzic, prouvent à ceux qui doutent encore que Faouzi Ghoulam sera dans un avenir proche Fennec.

L’équipe de France, ça sera difficile pour eux

La Fédération française de football a fait de ces binationaux une affaire de principe, car il leur sera très difficile, au vu de la densité des joueurs qui composent le groupe élargi du sélectionneur Laurent Blanc aujourd’hui, de rejoindre l’équipe de France. Surtout en ce qui concerne le milieu de terrain où les Samir Nasri, Marvin Martin et autre Jérémy Menez sont déjà en place.

Ziani est en train de l’emporter sur Zidane

Si pour la génération des «Beurs» nés en 1982, celle que l’on a appelée «la génération Zidane» qui avait 16 ans lorsque la France a gagné le Mondial, ne rêvait que du maillot bleu floqué du numéro 10, pour celle née dans les années 90, les choses semblent avoir changé. Cette dernière a été irradiée de plein fouet par le «tsunami vert» qu’a constitué l’épopée 2008-2009 des Ziani, Bougherra, Belhadj et Yahia, qui les a conduit jusqu’au Mondial. Pour les Boudebouz, Cadamuro, Feghouli, Abeid, Chalali, Belfodil et bientôt Brahimi et Ghoulam, ainsi que leurs familles, il semble que l’équipe de France soit devenue le «second choix» après l’équipe d’Algérie qui semble remporter les suffrages au grand dam des autorités du sport et de la presse hexagonale. Cette nouvelle génération est décomplexée par rapport à son pays d’origine, et même si les footballeurs sont plus privilégiés que les autres jeunes, elle ne se reconnaît pas dans la France de Nicolas Sarkozy qui les rejette discours après discours. La «génération Ziani» aura eu finalement le dessus sur la «génération Zidane», dont elle faisait partie, avant de répondre à l’appel de la nation algérienne.

N’oublions pas «l’effet Vahid»

Au Maroc, nous avons parlé «d’effet Gerets», puisque tous les binationaux encore hésitants ont opté rapidement pour le Maroc en apprenant la venue du technicien belge qui était beaucoup appréciée et respectée pour son travail à l’Olympique de Marseille. Il semble qu’en Algérie, il commence à y avoir un effet «Vahid», puisque de plus en plus de jeunes joueurs, évoluant en Europe, qui ont vu, lu et entendu les déclarations de Vahid Halilhodzic, adhèrent à son discours et font des appels du pied à la FAF. La personnalité, la méthode, la rigueur et le charisme du Bosniaque seront aussi pour beaucoup dans la venue prochaine de Yacine Brahimi et Faouzi Ghoulam.

M. B.