Les joueurs fument sans se cacher > On quitte le stage à toute heure …
Les supporters des Verts ne décolèrent pas après la défaite des leurs mercredi dernier face au Gabon.
Ce n’est pas le résultat en lui-même qui dérange, mais la manière de jouer de la troupe à Saâdane qui inquiète le plus. Les joueurs donnaient l’impression de faire un galop d’entraînement.
Pourtant, l’enjeu pour la plupart des joueurs était de taille : gagner cette place de titulaire pour laquelle ils sont en sélection. Mais rien de tel n’a été ressenti. On dirait que les internationaux, qui ont défendu les couleurs de l’Algérie, étaient plus préoccupés par leur petite personne que par le prestige d’un mondialiste, un titre récemment acquis et qu’ils doivent défendre corps et âme.
Sinon l’on donnera raison à ceux qui ont soutenu que cette place de mondialiste a été «volée». Mais que peut-on demander de plus à des joueurs qui, la veille du match, se trouvaient dehors à se déambuler dans les rues de la capitale alors qu’ils étaient censés être en regroupement et bien enfermés dans leurs chambres. L’indiscipline a donc prévalu avant le match et s’est poursuivie après.
Les Verts, à l’exception de deux éléments, donnent l’impression que l’EN est le cadet de leurs soucis. Du moins, ils n’ont plus cette hargne de vaincre qu’ils ont perdue depuis la fameuse soirée d’Oum Dourman. Le match du Gabon a révélé un groupe démotivé, mais aussi et surtout miné de l’intérieur. Et c’est la où réside le danger.
Récit d’une journée pas ordinaire à l’intérieur de l’EN
Les supporters algériens ne reconnaissent plus leur équipe nationale depuis quelque temps déjà. Ce qui faisait jadis le point fort de notre équipe est aujourd’hui son talon d’Achille. Les supporters algériens qui ont vu le match de mercredi passé jusqu’à sa fin ont pu voir une partie de l’iceberg. Les accrochages entre les joueurs sont une preuve formelle que rien ne va plus à l’intérieur de l’équipe nationale.
Depuis deux ans, l’EN a l’habitude de prendre ses quartiers dans la luxueuse résidence de Beni Messous où l’armée veille au grain et ne laisse passer aucune personne étrangère.
Seuls quelques privilégiés et amis des joueurs peuvent y accéder. Les joueurs sont ainsi protégés des regards des curieux, notamment la presse. Ce cadre idéal de travail est aussi un exutoire pour quelques internationaux qui peuvent s’offrir le luxe qu’ils n’ont jamais eu de leur existence.Ce qui est interdit en Europe, en club, est permis en sélection.
La discipline et la rigueur des techniciens et dirigeants européens n’est pas de mise à Alger. Avec Saâdane et ses responsables, on peut se permettre certaines folies sans se soucier des représailles, personne ne les sanctionnera. Ils sont les maîtres à bord. Ainsi, un témoin nous a raconté qu’il lui est arrivé de croiser à maintes reprises des joueurs de l’EN, avec une cigarette à la bouche. Ils le font au vu et au su de tout le monde.
Ils ne se gênent pas de montrer qu’ils sont de grands fumeurs. Une source proche des Verts confirme cette version de notre témoin avec des détails croustillants tout de même : Rabah Saâdane connaît les fumeurs, leurs habitudes et les coins qu’ils utilisent comme fumoir.
Il sait tout ça, pas pour sévir ou prendre une quelconque mesure, mais juste pour qu’il ne s’aventure pas du côté des fumeurs de peur de les croiser. On voit mal Saâdane faire des reproches à un cadre de l’EN qu’il croiserait avec une Marlboro entre les lèvres. Les fumeurs de l’EN ne se privent pas, même dans les avions. Ils ont tout le temps été camouflés par les garde-matériels ou les chargés de la sécurité.
Un autre phénomène mérite d’être cité, c’est celui des joueurs qui quittent le stage à toute heure. Certains d’entre eux n’hésitent pas à quitter le lieu de stage à des heures très tardives de la nuit. Ce sont leurs amis qui viennent les chercher pour les emmener on ne sait où.
Ça a commencé avec certains joueurs seulement, mais ces derniers jours, c’est devenu une habitude. Rabah Saâdane ou les gens de la FAF savent très bien que les joueurs quittent la résidence de Beni Messous plusieurs fois pendant le stage, mais ne font rien pour les en empêcher de faire ce qu’ils font.
Ce qu’il faut ajouter à cela, c’est que le règlement intérieur de l’équipe interdit formellement aux joueurs de quitter le lieu de stage sans autorisation. Rafik Halliche, qui a fait un saut à l’ambassade de la Grande- Bretagne, a eu une autorisation de Saâdane au péalable, contrairement à certains joueurs qui considèrent qu’ils n’ont pas besoin d’autorisation pour sortir.
Saâdane et la FAFsont responsables
Que les joueurs fument n’est pas vraiment un problème, puisque de grands joueurs comme Rooney ou Gallas ont été pris en photo en train de fumer, mais le problème, c’est que les joueurs de l’équipe nationale fument sans se cacher et en plein stage de préparation pour des matches très importants.
Pour les sorties nocturnes en plein stage, cela reste une énigme que personne ne peut expliquer. Ça n’arrive qu’en Algérie. Les responsables de la fédération, qui sont censés veiller à faire respecter le règlement intérieur de l’équipe, n’ont pas fait leur travail.
L’entraîneur national, Rabah Saâdane, qui est lui aussi appelé à veiller au bon déroulement du stage en imposant des lois et des barrières à ne pas franchir, se montre à chaque fois tolérant envers les joueurs, des fois même complice de ces agissements qui ne les honorent guère. Il y a des choses beaucoup plus graves qui se passent dans les coulisses de l’équipe qu’on a préférées taire, pour le moment, pour ne pas causer du tort aux joueurs avec leurs clubs respectifs.
A. B.